Nous pouvons demander que des cookies soient installés sur votre appareil. Nous utilisons des cookies pour nous permettre de savoir quand vous visitez nos sites web, comment vous interagissez avec nous, pour enrichir votre expérience utilisateur et pour personnaliser votre relation avec notre site web.
ParamétrerJ'accepteCliquez sur les différents titres de catégories pour en savoir plus. Vous pouvez également modifier certaines de vos préférences. Notez que le blocage de certains types de cookies peut avoir un impact sur votre expérience sur nos sites web et sur les services que nous sommes en mesure de proposer.
Ces cookies sont strictement nécessaires pour vous fournir les services disponibles sur notre site web et pour utiliser certaines de ses fonctionnalités.
Comme ces cookies sont strictement nécessaires à la fourniture du site web, vous ne pouvez pas les refuser sans que cela ait un impact sur le fonctionnement de notre site. Vous pouvez les bloquer ou les supprimer en modifiant les paramètres de votre navigateur et en forçant le blocage de tous les cookies de ce site web.
Ces cookies collectent des informations qui sont utilisées soit sous forme agrégée pour nous aider à comprendre comment notre site web est utilisé ou quelle est l'efficacité de nos campagnes de marketing, soit pour nous aider à personnaliser notre site web et notre application pour vous afin d'améliorer votre expérience.
Si vous ne voulez pas que nous suivions votre visist sur notre site, vous pouvez désactiver le suivi dans votre navigateur ici :
Nous utilisons également différents services externes comme Google Webfonts, Google Maps et des fournisseurs de vidéos externes. Comme ces fournisseurs peuvent collecter des données personnelles comme votre adresse IP, nous vous permettons de les bloquer ici. Veuillez noter que cela peut réduire considérablement la fonctionnalité et l'apparence de notre site. Les changements prendront effet une fois que vous aurez rechargé la page.
Google Webfont Settings:
Google Map Settings:
Vimeo and Youtube video embeds:
Vous pouvez consulter nos cookies et nos paramètres de confidentialité en détail sur notre page de politique de confidentialité.
Politique de confidentialié
Les moustaches à la mode chez les Cigognes
Après la Panure, la Lusciniole, le Vespertilion, tous à moustaches (si, si toutes ces espèces existent !) en avril voit arriver pour un temps au Parc les Cigognes blanches à moustaches ! Ces grands échassiers sont fidèles au nid qu’ils ont construit, et avant de penser à fonder une famille, il faut restaurer le logement. Pensez donc, tout l’hiver inoccupé, les coups de vent l’ont mis à mal, surtout ces dernières années où les tempêtes sont plus violentes.
La base du nid est constituée de branches mortes ramassées au sol, souvent sous la héronnière ou à proximité, mais certains oiseaux vont les chercher parfois bien plus loin. Le fond du nid est garni de grosses touffes d’herbes sèches et de mousses. C’est là que l’on voit la cigogne avec le bec chargé au maximum ! Mais ces matériaux, pourtant légers, sont lourds pour cet oiseau très peu musclé bien plus adapté au vol plané qu’au vol battu demandant des muscles puissants. Toutefois le nid reste rudimentaire et des plus simples ; il ne sera guère douillet pour les poussins à venir qui seront finalement sur de la terre battue par le tassement. C’est surtout le mâle qui amène les matériaux, mais les deux participent à toutes les tâches de la nidification, avec des proportions variables selon les individus.
La première ponte pour un nid à la héronnière a été notée le 18 mars cette année, quelques jours plus tôt qu’à l’accoutumée (généralement vers le 20 ou 21 mars). De nouveaux couples arrivent toujours, surtout des mâles pour l’instant (notamment un oiseau belge, deux jeunes oiseaux non bagués) et deux nids sont encore occupés par des oiseaux célibataires.
Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Jean Bail
Comptage du 22 avril
Quelles sont les nouvelles fraiches en provenance du Marquenterre ? Les oiseaux nicheurs s’installent-ils en nombre ? Où en est la colonie de laridés ? Et la héronnière ? Les limicoles migrateurs sont-ils au rendez-vous ? Reste-t-il quelques hivernants sur les plans d’eau ? Pour le savoir, consultez le dernier comptage réalisé sur le Parc !
-> Comptage du 22 avril 2023
Un Autour sur le Parc
L’Autour des palombes n’est guère commun au Parc. Depuis 1973, on note 22 observations, la première ayant eu lieu en 1983. La quasi totalité des données concerne des oiseaux en migration :
Les données semblent se multiplier récemment, avec une femelle volant en compagnie de deux Éperviers le 13 avril 2022, et un mâle probable le 1er mars 2021 toujours autour de la pinède.
Cette femelle observée et photographiée par Didier Plouchard le 11 avril a mis un peu la panique à la héronnière ! Est-ce le même oiseau qui tournait au-dessus du point de vue le 8 avril avec un mâle d’Épervier ? Il faudra être vigilant dans les semaines à venir, les 3000 hectares de massif dunaire boisé avec de nombreuses clairières étant un milieu idéal pour la nidification d’un couple.
La densité moyenne en France dans les habitats favorables est d’un couple pour 2500 hectares ! On dénombre 10 000 couples sur le territoire national, un nombre plutôt en augmentation.
Texte : Philippe Carruette / Illustration : Didier Plouchard
Coucou !
Enfin ! Ce lundi 10 avril, le premier Coucou gris a été entendu sur le Parc ! Toujours très régulier (comme une horloge), il s’est manifesté deux jours seulement avant l’année dernière (12 avril). L’oiseau nous est familier, notamment pour son chant particulier, mais le connaissez-vous vraiment ?
Un nom typique
Est-il vraiment nécessaire d’expliciter le sens du nom Coucou ? Car ceux qui l’ont déjà entendu sauront retrouver en ce terme l’imitation de son chant. L’adjectif « gris » se comprend aussi assez facilement au vu de son plumage.
En latin, on l’appelle Cuculus canorus. Le premier terme (prononcer « coucoulous ») se rapporte lui aussi à son chant. On peut noter que c’est de ce mot que dérive le mot « cocu », en référence au comportement « trompeur » de l’oiseau (mais nous y reviendrons). En latin, Cuculus peut aussi signifier « imbécile » et « fainéant ». Peut-être y a-t-il là aussi un lien avec ses mœurs particulières ?
Le terme canorus signifie sonore, mélodieux. Décidément, son chant marque vraiment les esprits !
Différentes formes
Le Coucou gris est… gris. Evidemment, me direz-vous. Mais, comme souvent avec les oiseaux, ce n’est pas si simple ! Il existe en fait deux formes différentes. La forme grise « classique » et une autre moins courante, dite « hépatique ». Ce mot se rapporte au foie (comme l’hépatite, maladie du foie), et fait référence à la couleur particulière que peuvent arborer certains individus. Cette comparaison reste légèrement exagérée. Le foie est rouge sombre alors qu’un Coucou dit hépatique est roux. Il s’agit d’une variation de plumage qui se retrouve surtout chez les femelles.
Un grand migrateur
Les premiers Coucous arrivent généralement début avril. Cela marque le début d’une (trop) courte période de quelques mois où leur chant résonnera dans nos campagnes. Mais dès août, les adultes s’en vont. Se nourrissant d’insectes, ils auraient bien du mal à se nourrir chez nous une fois l’hiver arrivé. Ils partent donc rejoindre des contrées plus hospitalières : les forêts tropicales d’Afrique.
Suite aux changements climatiques, on a pu noter un léger décalage dans les dates d’arrivée en Europe : on l’observe en moyenne 5 jours plus tôt que dans les années 60. Certains passereaux* au long cours (rousserolles, phragmites…) ont une date plus précoce d’environ 6 jours. Pour comparaison, les passereaux à migration plus courte (rouge-gorge, bergeronnettes…) ont vu leurs dates d’arrivée avancées d’environ 2 semaines !
Une reproduction particulière
Le Coucou gris et son cousin le Coucou geai sont les seuls oiseaux européens parasites. C’est-à-dire qu’ils pondent dans le nid d’une autre espèce. La femelle de Coucou gris cherche dans une grande zone les nids de différents passereaux en construction. Puis elle les surveille en attendant que l’hôte commence la phase de ponte. Sitôt que les parents s’absentent, la femelle Coucou va rapidement se poser sur le nid, enlever un œuf (pour éviter que les parents ne se rendent compte qu’il y en a un en trop) puis pondre le sien à la place. Si l’endroit est trop petit, elle peut déposer son œuf au sol puis le transporter dans son bec jusqu’au nid. De cette manière, elle peut pondre une douzaine d’œufs en quelques jours. Une femelle parasitera plutôt les nids de l’espèce qui l’a élevée.
Le poussin de Coucou naît après 12 jours de couvaison, souvent avant les poussins de l’hôte. Durant ses 4 premiers jours de vie, il éjecte du nid les autres œufs et poussins jusqu’à ce qu’il reste seul. Les parents adoptifs se concentreront alors sur lui pour le nourrir pendant environ 3 semaines, y compris quelques jours après avoir quitté le nid. Durant cette dernière phase, ses appels insistants et sa gorge colorée peuvent aussi attirer d’autres oiseaux. Un même poussin peut alors être nourri par plusieurs couples de différentes espèces.
Plus de 50 espèces peuvent être parasitées par le Coucou gris comme le rouge-gorge et même le troglodyte ! Cependant, suite aux décalages de dates de migration, certains oiseaux tendent à être de plus en plus parasités. C’est le cas de migrateurs au long cours tels que les rousserolles et phragmites. Comme les espèces migrant peu ou pas commencent leur reproduction plus tôt, le Coucou arrive trop tard pour en profiter. Il se rabat donc sur les oiseaux arrivant presque en même temps que lui. Ainsi, on constate un parasitisme 2,5 fois plus élevé sur la Rousserolle effarvatte que dans les années 1960.
*Le Coucou gris n’appartient pas à l’ordre des Passeriformes (communément appelé passereaux) mais à l’ordre des Cuculiformes. Ces ordres restent néanmoins assez proches sur différents plans. Les Coucous dépendent d’ailleurs de passereaux pour se reproduire.
Texte : Quentin Libert / Illustration : Estelle Porres
Rappel à la loi
Le mois dernier, un visiteur nous a rapporté un crime absolument inacceptable perpétré par une Gallinule poule-d’eau : celle-ci a été prise en flagrant délit de destruction d’espèce protégée, un acte d’autant plus répréhensible qu’il s’est produit au sein même de la Réserve naturelle. Jugez par vous-même : nous la voyons, sur cette photo, se saisir sans vergogne d’un malheureux triton – certainement un Triton ponctué (Lissotriton vulgaris), même si on ne peut exclure qu’il s’agisse d’un Triton palmé (Lissotriton helveticus), les observations de ce dernier demeurant toutefois exceptionnelles dans les dunes du Marquenterre.
Mais peu importe : tous les amphibiens sont strictement protégés par la loi ! Et les cuisses de grenouilles me direz-vous ? Il existe de rares cas de dérogations pour certains élevages. Mais certainement pas pour notre gallinule vorace ! Prise la main dans le sac – ou, plutôt, le bec dans l’eau – la malotrue a été immédiatement verbalisée pour cette honteuse partie de pêche.
Rappelons qu’en ce début de printemps, les braves tritons quittent les cachettes où ils ont hiberné – une souche d’arbre, une pierre douillette ou, à l’occasion, la cave de votre maison – pour rejoindre le point d’eau le plus proche, où ils espèrent trouver l’amour. Là, Monsieur Triton, bien incapable de chanter, séduit sa dulcinée en effectuant une danse sous-marine langoureuse lors de laquelle il fait onduler sa jolie queue. Hypnotique ! S’il constate que sa belle est bon public, le galant dépose alors au fond de l’eau un spermatophore, c’est-à-dire une petite capsule contenant ses gamètes. Dame Triton l’absorbe ensuite par son cloaque, sans même effleurer son époux. Une fois fécondée, elle pondra un œuf à la fois sur une feuille de plante aquatique, qu’elle prendra soin de replier délicatement en un écrin protecteur… Une bien belle histoire sabotée par notre oiseau gourmand !
Parce que nul n’est censé ignorer la loi, nous vous invitons à lire ci-dessous l’article 3 de l’Arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection :
Pour les espèces d’amphibiens et de reptiles dont la liste est fixée ci-après ⦍liste que nous ne détaillerons pas ici, mais qui mentionne bien nos 2 espèces de Lissotriton, NDLR⦎ :
1° Sont interdits, sur tout le territoire métropolitain et en tout temps :
– la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement des animaux ;
– la perturbation intentionnelle des animaux, pour autant que la perturbation remette en cause le bon accomplissement des cycles biologiques de l’espèce considérée.
2° Sont interdits, sur tout le territoire national et en tout temps, la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat, l’utilisation, commerciale ou non, des spécimens prélevés :
– dans le milieu naturel du territoire métropolitain de la France, après le 12 mai 1979 ;
– dans le milieu naturel du territoire européen des autres Etats membres de l’Union européenne, après la date d’entrée en vigueur de la directive du 21 mai 1992 susvisée.
À bon entendeur…!
Texte : Cécile Carbonnier / Illustration : Pascal Regnier
Mésange noire printanière
En ce début de saison des amours, nous avons eu la joie d’entendre une Mésange noire chanter ! Plus encore, un individu a été observé prospectant des nichoirs. Il s’agit de très bons indices d’une reproduction. Or, cela n’avait pas été observé depuis 1994 sur le Parc !
La Mésange noire est un oiseau appréciant les forêts de conifères. Son installation près de la héronnière et du point de vue, au cœur de la pinède, n’est donc pas surprenante. En France, on la retrouve surtout dans les massifs montagneux, où ces boisements sont courants. Son habitat est cependant en régression, ce qui entraîne une diminution des couples nicheurs.
Cette espèce n’est pas si commune durant la période de reproduction sur le territoire national. On estime en effet entre 500 000 et 800 000 le nombre de couples nicheurs, contre 4 à 8 millions chez la Mésange charbonnière, à titre de comparaison. La Mésange noire est nettement plus fréquente pendant la mauvaise saison. En effet, les populations nicheuses importantes dans le nord de l’Europe peuvent descendre chez nous lors des hivers rigoureux ou pauvres en graines de conifères, dont elles se nourrissent. Cela donne lieu, certaines années, à d’impressionnantes irruptions lors desquelles on peut observer un grand nombre d’individus.
Texte : Quentin Libert / Illustrations : Alexander Hiley
Des nouvelles des cigognes
C’est toujours un plaisir d’avoir des nouvelles des Cigognes blanches que nous baguons poussins au Parc ou dans les proches environs… surtout quand elles sont vivantes !
À noter que François Méranger du Syndicat Mixte Baie de Somme a observé une Cigogne blanche baguée jaune 1984 en basse vallée de la Somme près d’Abbeville le 18 février 2023. Elle a été baguée le 12 juin 2019 à Muizen, au zoo de Plackendael (Belgique) où un programme de reproduction d’oiseaux sauvages est mis en place.
Texte : Philippe Carruette / Illustration : Jean Bail
Nom d’un coléo !
Aujourd’hui, nous vous proposons de partir à la rencontre de trois coléoptères qui résident au Parc du Marquenterre : Phymatodes testaceus, un longicorne aux fémurs renflés qui raffole de bois mort ; Thanatophilus rugosus, un silphe découvert fin mars sur le site, une première mention pour la région ; et Clytus arietis, encore un longicorne qui, lui, aime se déguiser en guêpe. A priori, ces trois insectes n’ont pas grand chose en commun. Et pourtant : voici les lauréats du concours du nom vernaculaire le plus improbable !
Le Calleux chauffagiste (Phymatodes testaceus)
Ceci n’est pas un juron de Haddock, mais le sobriquet d’un petit capricorne tout allongé mesurant entre 6 et 16 mm, tantôt jaune orangé, tantôt bleuté, parfois même bicolore. Comme la plupart des membres de sa famille, il possède de longues antennes atteignant approximativement la longueur du corps. On le reconnaît à ses fémurs élargis qui donnent l’impression qu’il fréquente assidûment les salles de sport. Pourtant ce mangeur de bois mort – ou saproxylophage, pour employer un gros mot – préfère les forêts de feuillus, et se retrouve parfois transporté jusque dans les maisons via les bûches destinées à nos cheminées. Mais pas de panique ! Le chauffagiste n’éprouve aucune attirance pour le bois écorcé. Il ne lui viendrait donc jamais à l’idée de se servir effrontément dans les poutres des charpentes, les lattes de plancher ou les armoires normandes…
Le Bouclier noir chiffonné à corselet raboteux (Thanatophilus rugosus)
En voilà un nom à rallonge ! Et un brin pompeux… Peut-être est-ce pour compenser un binôme scientifique peu flatteur ? En effet, ce silphe est littéralement « l’ami ridé de la mort » : un être fasciné par les cadavres, aux pulsions effrayantes… Mais qu’est-ce qui lui a valu une telle réputation ? Ce mignon petit insecte tout noir, à la bouille couverte de poils orangés et au corps ponctué de rugosités brillantes, serait-il adepte de rituels sataniques ? Que nenni. Comme tous les membres de sa famille – les Silphidae – il nous rend un grand service en se nourrissant le plus simplement du monde de matière organique en décomposition. Sans lui et ses autres copains nécrophages, nous serions entourés de macchabées ! Remercions donc chaleureusement notre charmant bouclier. Et pour les plus pressés, vous pouvez l’appeler Silphe perlé, il se reconnaîtra.
Le Clyte d’Eastwood (Clytus arietis)
Eh non, ce n’est pas une blague ! Pour preuve, ce lien très sérieux vers le site du Muséum national d’histoire naturelle, LA référence pour connaître le nom des petites bêtes qui nous entourent : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/12380. Ce joli longicorne aux rayures jaunes et noires est l’homonyme – à une prononciation bancale près – de l’acteur-réalisateur américain à la gâchette facile. Un nom donné sûrement par un entomologiste féru de westerns spaghettis… et de calembours. Comme son cousin le chauffagiste, il se nourrit de toutes sortes de bois morts. Au printemps, on le voit galoper tel un cowboy sur les grumes, les souches et, quand il est d’humeur romantique, sur les ombelles des fleurs. Sacré Clint !
Alors, qui a dit que l’entomologie était une science ennuyeuse ?
Texte et illustrations : Cécile Carbonnier
Premières Hirondelles
Le 23 mars une première Hirondelle rustique est observée à Canteraine près de Rue en fin d’après-midi. Aussitôt, elle rentre dans « son » atelier où elle a niché l’année dernière. C’est un mâle porteur d’une bague ; il n‘a pas oublié son logement des années précédentes. Il a pourtant traversé une grande partie du continent africain, en provenance du Congo ou de Centrafrique. Il en a ainsi vu des paysages, des villes, des déserts et des forêts équatoriales… pour retrouver une simple maison de la campagne picarde ! Il sera rejoint par un second oiseau le 25 mars.
Le même jour, deux oiseaux sont observés au Parc du Marquenterre, trois en baie de Somme et un à Larronville, hameau de Rue également. On voit qu’un premier passage d’« éclaireuses » a atteint le nord de la France malgré le mauvais temps qu’elles ne peuvent pas prévoir au gré de leurs déplacements diurnes, seules ou en groupe lâche. Chaque soir, elles doivent se poser en dortoir, le plus souvent dans des roselières, ou alors des arbres, des édifices, le plus à l’abri possible du vent et des intempéries.
Les nicheurs dans les ateliers de travail derrière le pavillon d’accueil arrivent généralement plus tard (le 2 avril 2022, le 29 mars 2021, 8 avril 2020, et 23 mars 2019). Globalement, les premières Hirondelles rustiques reviennent sur notre littoral 10 jours plus tôt qu’il y a 30 ans. Dans l’ordre, les dates les plus précoces sur le Parc sont le 10 mars 1993, 11 mars 2009, 12 mars 1990 et 2017, et 13 mars 2015.
Texte et illustration : Philippe Carruette
Envol alimentaire
Un Busard des roseaux immature survole la roselière de son vol chaloupé. Arrivé au-dessus des prairies inondées du poste 7, il provoque le décollage général des Barges à queue noire et des canards. Son objectif est simple : repérer un oiseau affaibli qui ne peut s’envoler.
Le rapace décèlera rapidement la moindre faiblesse, ce qui orientera sa prédation vers cette proie plus facile. Seul espoir pour elle : aller à l’eau, où le rapace aura plus de mal à la capturer. Grâce au vol plané ne nécessitant que de rares battements d’ailes, le busard utilise peu d’énergie, ce qui est bien utile puisque ces survols sont réguliers… et les captures bien peu fréquentes !
Dès que l’oiseau de proie s’est éloigné, l’ensemble des « décollés » se repose quasiment au même endroit. En compensation du stress, tous se mettent à faire une ébauche de toilette ; chez d’autres espèces, comme les Avocettes élégantes nicheuses locales, on observe aussi une recrudescence des accouplements après les moments de tension.
Mais si c’est un dérangement humain, l’attitude est bien différente. ! Les oiseaux prennent de l’altitude et quittent le lieu pour d’autres plans d’eau… ou définitivement s’ils sont arrivés récemment en halte migratoire !
Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Jean Bail