La Fauvette babillarde (Curruca curruca) est un passereau appartenant à la famille des Sylviidés. Elle est la plus petite des quatre espèces de fauvettes d’Europe tempérée. Son dos d’un brun foncé et sa tête gris foncé la distinguent aisément de ses cousines. Son ventre est blanc nuancé de chamois. Les lores (partie entre les yeux et les narines) sont noirs.
Elle est surtout reconnaissable à son chant, qui commence par un babil évoquant vaguement la Fauvette des jardins (Sylvia borin), suivi d’une même note répétée 6 ou 8 fois, caractéristique.
Cet oiseau a des mœurs plutôt discrètes car vivant dans les lisières et les haies avec des arbustes épais. Dans les massifs dunaires, elle affectionne particulièrement les bosquets d’argousiers . C’est un passereau essentiellement insectivore : son départ à l’automne est donc plus précoce que celui des passereaux granivores.
Contrairement à la Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla), elle est nettement plus territoriale. Les couples au moment de la période de nidification sont éloignés les uns des autres.
Les premiers nicheurs arrivent dès avril. Le nid est construit par les deux partenaires à faible hauteur avec des brindilles liées par de la soie d’araignée. Le fond du nid est tapissé de poils où sont pondus de trois à sept œufs crème tachetés de brun. La durée d’incubation est brève : onze à douze jours seulement. Les jeunes s’émancipent trois semaines plus tard.
Son aire de répartition géographique s’étend de l’Angleterre jusqu’au nord de la Chine. Très présente en Asie, c’est la plus orientale des quatre espèces de fauvettes d’Europe tempérée.
Texte et illustration : Foucauld Bouriez
Des nouvelles des Spatules blanches hivernantes
En 2023, un beau groupe de Spatules blanches commence son hivernage sur le Parc. Elles sont 44 le 28 décembre (dont 2 adultes et 3 juvéniles nés en 2023, bagués aux Pays-Bas et en Allemagne du Nord) et 35 le 31 décembre. Mais malgré l’hiver très doux, petit à petit, les oiseaux quittent les lieux sans finir leur hivernage. Elles ne sont plus que 22 le 6 janvier, 15 le 7, 2 le 10.
Au fil des jours, on voit que les oiseaux ont un plumage moins entretenu, et des attitudes plus prostrées. On peut mettre ces conséquences sur les conditions météorologiques très dures avec perpétuellement du vent et de la pluie, perturbant les oiseaux dans leur recherche de nourriture nocturne en baie de Somme. Toutefois, le 30 janvier, 22 individus sont notés sur le site de Conchil-le-Temple, proche de la baie d’Authie dans le Pas-de-Calais, qui a pourtant les mêmes conditions météorologiques que les nôtres. Est-ce que les oiseaux se rapprochent de ressources alimentaires en plus forte densité ?
Le 8 avril 2024, aRR/GfNN, bagué le 14 juillet 2021 au Schleswig Holstein (Allemagne) est revu sur le Parc où il était présent du 9 octobre au 28 décembre 2023. En 2021, il était resté du 24 octobre au 20 novembre et en 2022 du 10 octobre au 7 novembre. Hélas, on n’a pas de contact en janvier février sur son lieu de fin d’hivernage…
NBC7, bagué le 18 juin 2021 à Inlaag aux Pays-Bas, est lui aussi revu au Parc le 8 avril 2024 où il était présent du 28 octobre au 28 décembre 2023. Malheureusement, pas de contact non plus en janvier 2024 sur d’autres secteurs de fin d’hivernage… En 2021, il est resté sur le site du 7 octobre au 20 novembre. En 2022, il est vu le 9 février, et du 9 mai au 6 octobre. Le 21 octobre 2022, il est dans le Kent à Dungeness (Angleterre) et le 5 mai 2023 à Oye Plage et au Parc du Zwin en Belgique en remontée vers les Pays-Bas, où il passera l’été.
C’est grâce à ces différents déplacements de « repérage » que les immatures formeront de nouvelles colonies de nidification lorsqu’ils seront adultes.
Texte : Philippe Carruette / Illustration : Alexander Hiley