
« – Trois et deux font cinq. Cinq et sept douze. Douze et trois quinze. Bonjour. Quinze et sept vingt-deux. Vingt-deux et six vingt-huit. Ouf ! Ça fait donc cinq cent un millions six cent vingt-deux mille sept cent trente et un.– Cinq cents millions de quoi ? Des mouches ? Des abeilles ?– Mais non. Des petites choses dorées qui font rêvasser les fainéants. Des étoiles. Mais je suis sérieux, moi ! Je n’ai pas le temps de rêvasser.– Et que fais-tu de ces étoiles ?– Rien. Je les possède.… »
Mais alors... pourquoi compter les oiseaux ?
Comme ce businessman, de nombreux ornithologues dans le monde comptent les oiseaux. Pour notre collectionneur d’étoiles, le comptage n’a pas de fin en soi, à part celui d’être riche !
Le recensement des oiseaux est surtout motivé par l’étude des variations de population. La diversité et les effectifs des oiseaux varient en fonction de leur environnement. Ainsi les oiseaux sont des indicateurs qui nous alertent sur la santé de notre planète. Les activités humaines ont largement modifié les écosystèmes, impactant les populations d’oiseaux.
Préserver les oiseaux, c’est préserver leurs habitats, et indirectement notre écosystème et toutes les ressources naturelles. Et c’est aussi un plaisir des yeux 🙂
Recenser les oiseaux en baie de Somme ?
La méthode de comptage, ce que l’on appelle un « protocole », dépend de l’objectif fixé.
Un document (le plan de gestion), fixe l’ensemble des comptages prioritaires de la Réserve Naturelle de la Baie de Somme. Ainsi il y a un comptage décadaire toute l’année (partie maritime + partie terrestre) qui va nous renseigner sur l’évolution des effectifs des oiseaux mais aussi sur les périodes de migration ou d’hivernage…
D’autres comptages réalisés au printemps viseront à quantifier le nombre d’oiseaux nicheurs (héronnière, îlots de nidification…).
Il y a également des comptages concertés sur l’ensemble du territoire, voir européens pour certaines espèces particulièrement menacées ou pour estimer la taille des populations d’oiseaux d’eau.
Les oiseaux bougent... comment ne pas se tromper ?
Sur la partie terrestre (Parc du Marquenterre), les oiseaux sont comptés un à un par espèce. Côté baie, selon la quantité d’oiseaux, ils sont recensés à l’unité, par dizaine ou centaine. Les chiffres peuvent varier sensiblement par rapport à la réalité, une fourchette d’erreur inférieure à 10% est tolérée. La longue-vue est alors indispensable.
Le comptage décadaire se réalise par un guide naturaliste sur une durée de 2 heures environ. Les chiffres sont ensuite saisis sur une base de données.