Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Victime de nombreux préjugés, la Tégénaire domestique (Tegenaria domestica) est une « petite » bête au physique impressionnant, régulièrement visible à la maison ou dans nos postes d’observations. Découvrons ensemble les habitudes de vie et les services que la plus grande araignée de France métropolitaine peut nous rendre.

Un physique atypique

Très facile à identifier, la tégénaire déplaît à beaucoup de personnes. En effet, son corps poilu mesure un peu plus de 1 cm de longueur, mais son envergure peut atteindre 5 à 10 cm. La femelle est d’ailleurs un peu plus grande que le mâle, et a une durée de vie plus longue, pouvant atteindre 4 à 5 ans selon les individus. Ses 8 longues pattes velues lui permettent de se déplacer très rapidement (jusqu’à 1.9km/h) au sol ou sur les murs. Cette arachnide (classe des araignées, scorpions et acariens) est plutôt sombre, avec 2 bandes claires sur les côtés du céphalothorax (partie antérieur du corps). Son abdomen est brun avec des séries de taches claires au-dessus. Présente sur notre continent et en Afrique du Nord, elle fait partie des araignées que l’on retrouve le plus couramment dans nos habitations. 

Mode de chasse

Tapie dans l’ombre, la tégénaire tisse une toile particulière en forme de hamac ou de nappe, comportant une ouverture en entonnoir. Les soies de sa toile ne sont pas collantes, mais perçoivent  les vibrations de ses éventuelles proies (moustiques, mouches, papillons, blattes, etc). La belle sort alors de sa cachette pour mordre son repas en injectant des enzymes qui ramollissent les tissus : il ne reste alors plus qu’à siroter son délicieux mets. 

Un amour dangereux

Lors de la période de reproduction, les mâles arpentent vos maisons en quête d’amour. Il font preuve d’une extrême vigilance afin de ne pas être confondus avec une proie, auprès des 8 yeux de leur bien-aimée. Ce courageux musicien touchera alors la toile de façon régulière et contrôlée, puis attendra la réaction de la femelle. Si le charme opère, après environ 1 mois de gestation, Madame Tégénaire pondra 40 à 60 œufs blanc protégés par un cocon. Les petits restent avec leur mère jusqu’à leur troisième mue, avant de partir à la découverte du monde.

Inoffensive auxiliaire

Cette grande araignée domicole (qui vit dans les habitations) ne s’attaque jamais à l’homme, elle opte systématiquement pour la fuite en cas de menace humaine. Comme nous l’avons abordé, la tégénaire est plutôt une bonne alliée pour nos maisons. Elle nous protège par sa prédation des moustiques, mouches et moucherons. Véritable maillon essentiel à la chaîne alimentaire, laissons-la vivre, apprenons à la tolérer plutôt qu’à la détester ! 

Texte : Maxime Petit / Illustrations (Eratigena sp.) : Cécile Carbonnier

Un pied bien en fleurs d’Ophrys abeille (Ophrys apifera) a été trouvé sur la Réserve nationale de la baie de Somme en 2006, à l’Anse Bidard, puis en 2021 le long d’un chemin du parcours d’observation du Parc. C’était la première fois que cette espèce était inventoriée sur le site depuis sa création en 1973. Cette année, fin mai, les guides du Parc ont pu observer 6 pieds d’Ophrys abeille en fleur le long du grand parcours. 

Ophrys apifera est une espèce d’orchidée composée d’une tige unique portant des fleurs à 3 pétales et tout autant de sépales. L’un des pétales n’a pas la même forme que les autres : c’est le labelle. Chez certaines espèces d’orchidées, le labelle rappelle une forme d’insecte. 

Vous l’aurez compris, l’Ophrys abeille possède un labelle de la forme d’une abeille. Outre ce critère, cette orchidée dégage des phéromones olfactives. Les hyménoptères vont alors se ruer sur la fleur en pensant avoir trouvé une partenaire avec qui se reproduire. Mais il n’en est rien ! La pseudocopulation entre l’insecte et la fleur n’aura pour seul résultat que le transport de pollen entre les différentes Ophrys abeille. 

Heureusement pour cette plante, elle est aussi capable d’autofécondation

En expansion, elle est désormais considérée comme assez commune dans les Hauts-de-France, mais bénéficie d’une protection dans le Nord-Pas-de-Calais. En Picardie, elle est présente surtout sur les larris de la Somme, de l’est de l’Oise et du centre de l’Aisne.

Texte : Clémence Divry / Illustrations : Eugénie Liberelle

Chaque lundi, à 14h30, une sortie de 2h30 en semi-autonomie est proposée aux familles. Une enquête est lancée pour trouver le nichoir perdu et son contenu surprise… Quatre énigmes doivent être résolues pour trouver quatre chiffres mystères qui serviront à ouvrir une boîte à code qui donnera de nouveaux indices. Ces indices, ainsi que la table d’orientation, vous amèneront vers le nichoir perdu.

Chaque famille sera équipée d’un livret, d’un sac d’enquêteur et d’une paire de jumelles par personne. On parle de sortie en semi-autonomie, pourquoi ? Parce que des guides seront présents pour donner les consignes à l’entrée du Parc ainsi que sur le parcours, et donner des énigmes qui apporteront des réponses pour trouver le nichoir perdu.

Les cinq familles participantes auront chacune des énigmes différentes et des noms d’équipe différents : l’équipe Grèbe castagneux, l’équipe Canard colvert, l’équipe Grand Cormoran, l’équipe Spatule blanche et l’équipe Huîtrier pie. Chaque équipe trouvera un code unique en fonction des énigmes à résoudre, pour ensuite découvrir “leur” nichoir à la héronnière.

Pas d’inquiétude, si toutefois un ou plusieurs chiffres du code devant être retrouvé pour trouver le nichoir est manquant ou incorrect, le guide de la héronnière donnera à la famille une dernière chance pour le ou les obtenir…

Attention, le jeu se déroule sur le parcours intermédiaire, pour être sûr de rentrer dans les temps et profiter d’un moment convivial tous ensemble au dernier poste… autour d’un bon petit goûter !

Texte : Raphaële Thilliez / Illustration : Alexander Hiley

Mise en place le 1er juillet 2023 pour fêter les 50 ans du Parc, nous avons décidé de renouveler l’ouverture annuelle à 6h00 le 29 juin 2024. Pour les 51 ans du Parc cette fois-ci la nature nous a gâtés (on se souvient de la pluie, du vent et de la grisaille de l’année dernière…). 

La légère brume finissait de s’estomper sur les toutes nouvelles pannes créées dès l’entrée du Parc, où un Martin-pêcheur nous accueillait – bien réveillé lui ! Les lumières étaient sublimes, d’une grande pureté, sans une once de vent. 

À peine descendus du point des vue, les Onagres de Lamarck et bisannuelles nous attendaient, fraîchement écloses de la nuit, illuminant la dune. Les derniers chants de l’année des passereaux avaient augmenté la sono et même la discrète Bouscarle de Cetti se rendait visible. 

À la héronnière, les Spatules et les Bihoreaux revenaient de leurs escapades alimentaires nocturnes – permettant de confirmer qu’il y a bien trois couples nicheurs de ce petit héron gris, dont un constitué d’un immature. 

Les limicoles étaient également présents, aussi bien les nicheurs et estivants locaux (Barges à queue noire, Avocettes élégantes, Petit gravelots…) que les tous récents migrateurs postnuptiaux (Chevaliers guignette, culblanc, sylvains et arlequins). L’Échasse mâle surveillant ses quatre poussins de 12 jours prenait des positions de diva au repos, profitant de la quiétude du matin. 

Outre les multiples plaisirs des yeux, la surprise ornithologique fut la femelle et ses 10 poussins de Sarcelle d’été qui nous a régalé de ses leçons d’éducation parentale, gage de survie de sa famille nombreuse. Deux, puis quatre renards longeaient les digues de front de mer, de retour de leur maraude nocturne. Et tant d’autres rencontres…

78 personnes ont profité et surtout partagé, après un petit café d’accueil, ces moments du vivant qui nous rappellent que chaque rencontre est à savourer, car on la sait éphémère et unique comme la vie. 

Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Alexander Hiley

Pour le plus grand plaisir des passionnés d’ornithologie, un couple de Loriots d’Europe a choisi la cime d’un bouleau non loin du chemin entre le poste à mangeoires et la héronnière pour y nidifier. 

Le Loriot d’Europe, un oiseau aux couleurs chatoyantes 

Une boule en forme de hamac perchée entre deux branches fourchues, se dévoile entre les feuilles. Ce nid, notamment composé d’écorces de bouleau et de quelques plumes de cygne, renferme un trésor d’une rare beauté : madame Loriot réchauffant ses œufs blancs tachetés de brun pourpré d’environ 3 centimètres. 

Une quinzaine de jours plus tard, les deux adultes se relaient dans le nourrissage des poussins, un régime qui se compose notamment d’insectes, larves et fruits. C’est donc une période favorable à l’observation des adultes, qui peuvent, inconsciemment, nous indiquer la position du nid. 

Vidéo : Loriot au nid…

Depuis quelques jours, il est possible d’apercevoir 4 petites têtes affamées et à peine duvettées au sein du nid. Les yeux (et le bec) grands ouverts, ils attendent impatiemment la becquée des parents.

Une quinzaine de jours suffiront aux juvéniles pour quitter leur nid. C’est une observation peu commune s’expliquant par les mœurs de l’espèce, mais qui, grâce à un guide attentif, permet à tous de profiter de ce moment exceptionnel.

Texte : Clémence Divry / Vidéo : Nathanaël Herrmann, Eugénie Liberelle

Connaissez-vous l’espèce de vertébrés la plus fréquemment rencontrée sur les parcours du Parc du Marquenterre ? Est-ce la Foulque macroule, le Pigeon ramier ou encore la Mouette rieuse ?…

Eh bien non, avec environ 170 000 individus fréquentant le site par an, il s’agit de l’espèce humaine (Homo sapiens) qui arrive en tête ! 

Petit rappel sur notre phylogénie (place des organismes dans l’arbre du vivant) : notre espèce appartient à l’ordre des primates et à la famille des hominidés (dont font entre autres partis les gorilles et les chimpanzés). Se rappeler cette appartenance au règne animal est essentiel à la préservation de la nature. 

En effet, tous les impacts de l’activité humaine nous concernent également et chaque décision prise pour préserver une espèce ou un écosystème doit être réfléchie en nous positionnant comme tel, et non comme une entité supérieure ayant le contrôle de tous les paramètres de la nature. Cela permettra de préserver notre environnement et celui des autres espèces !

Texte : Jean Capelle / Illustration : Alexander Hiley

À la boutique, de nouveaux oiseaux migrateurs sont arrivés, façonnés avec soin et patience par Bonnie Graeber. Ancienne guide du Parc, cette angevine est passionnée par le vivant et l’art. Créés de ses mains, Fous de Bassan, Avocettes élégantes, Echasses blanches, Sternes avec leurs poussins naissent de la matière. 

Les figurines sont simples d’émotions et de vie, souvenirs de ses observations aux Septs Îles ou au Parc du Marquenterre. C’est sans nul doute le plaisir humble des yeux qui nous plonge dans nos observations sur le terrain, passées ou à venir. Allez : un vrai coup de cœur pour le Troglodyte et le Grimpereau des jardins… sans vous influencer ! 

Vous retrouverez ces figurines mises en valeur avec goût dans la boutique du Parc ou sur son site internet, “La Boutique du Rêveur” (une dénomination qui lui va si bien, et si, si, on a encore le droit de rêver !), à un prix abordable : lekiosquenature@outlook.fr.

Texte : Philippe Carruette

L’ensemble des équipes vous adresse ses vœux les plus sincères pour cette année 2024, empreinte de réussite et d’harmonie, portant en elle l’espoir d’une biodiversité et d’une nature toujours mieux préservées.

Encore une fois, cette année a été marquée par des rencontres significatives, allant au-delà de la célébration des 50 ans du parc. Les événements récents à l’échelle mondiale, qu’ils soient liés au climat, à la géopolitique, et dans un contexte de début d’extinction de la biodiversité, renforcent notre conviction quant à notre rôle au sein de la réserve, bien qu’insignifiant, mais porteur de sens !

En se sens, nos contributions vont se poursuivent modestement mais passionnément pour 2024 dans nos métiers de :

  • gestionnaire (d’un petit « jardiné » en comparaison du vaste territoire qu’occupent les oiseaux migrateurs)
  • observateur scientifique (en tentant d’y « accoucher » quelques analyses fiables face aux innombrables incertitudes)
  • porte-parole (par nos animations goutte-d’eau et services face aux défis planétaires)

Pour terminer, plus que jamais nous invitons chacun(e), à s’extraire en quelques parenthèses régulières du monde effréné pour respirer, sentir, écouter, contempler, et retrouver ainsi notre humanité, nos valeurs, notre temporalité, notre âme sensible. De ces parenthèses, construire un quotidien réconciliée avec notre propre matrice qui nous apporte tant ! … En nous laissant bercer par les douces mélodies optimistes et hivernales du rouge-gorge familier 🙂

Déployons nos ailes !