TELECHARGER le comptage du 23 avril 2019
En bref: 65 Avocettes élégantes, 65 Barges rousses, 46 Canards souchet…
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En bref: 65 Avocettes élégantes, 65 Barges rousses, 46 Canards souchet…
Au moins trois mâles de Gorgebleues à miroir (Luscinia svecica) chantent sur le Parc le long des sentiers. Perchés en haut des saules, ils se tiennent parfois à deux ou trois mètres des visiteurs en ces jours très fréquentés du Festival de l’Oiseau, dont ils sont une des stars. Les postes de chant constituent un des éléments essentiels dans l’installation du territoire du mâle et dans la formation du couple.
Un des oiseaux chanteurs est bagué. En recoupant les différentes photos prises ces derniers jours (merci à Dominique Delfino et Caroline Keup) le soliste est reconnu ! C’est un mâle bagué par Adrien Leprêtre, guide naturaliste du Parc, au nord du Marquenterre le 8 août 2018. Et on sait, grâce aux données du baguage, que les virtuoses adultes quittent le territoire de nidification relativement tôt pour partir en migration vers l’Afrique du Nord et de l’Ouest (Sénégal, Niger, Mali). La vie des artistes en tournée !
Texte : Philippe Carruette
Illustration : Caroline Keup
Ce week-end, ce ne sont ni les cloches, ni le lapin de Pâques qui ont cachés les œufs au Parc du Marquenterre. Pourtant, au poste 1, nous avons eu la surprise d’en trouver un, posé de manière insolite, en équilibre sur un poteau ! Bien que semblable à un coco de Pâques, il n’était pas en chocolat, mais venait bel et bien d’être pondu par une Mouette rieuse…
Habituellement cette espèce pond au sol, dans une dépression peu profonde qu’elle tapisse de végétation. Après avoir déposé 2 à 3 œufs jaune-olive mouchetés de brun, les partenaires vont se relayer pendant 22 à 26 jours pour couver. Suite à l’éclosion, les poussins semi-nidicoles resteront au nid une semaine avant de partir explorer les environs. Ils prendront leur autonomie après un peu plus d’un mois.
L’œuf surprise a été l’occasion pour les visiteurs d’éveiller leur curiosité envers cette espèce facilement observable sur le Parc en cette période de nidification.
Texte : Matthieu Robert
Illustrations : Julie Falampin, Matthieu Robert
TELECHARGER le comptage du 18 avril 2019
En bref: 214 Mouette mélanocéphales, 37 Avocettes élégantes, 8 Grèbes à cou noir…
En avril les Avocettes élégantes sont en pleine parade nuptiale, scène très stéréotypée mais pourtant si convoitée par les photographes et les observateurs…
Comment la déceler ? Tout d’abord cela se passe toujours dans l’eau. La femelle est votre meilleure “indicatrice”. Elle se tient immobile, les pattes gris-bleu dans l’onde peu profonde, le corps baissé et la tête effleurant la surface de l’eau. Le mâle tourne autour d’elle, esquissant une pseudo toilette du plumage, gestes essentiels à la parade. Après deux ou trois minutes, il éclabousse la femelle avec son bec retroussé, plusieurs fois, toujours en tournant autour d’elle, puis le glisse légèrement sous le cou de sa partenaire : l’accouplement, rapide, a enfin lieu !
Les oiseaux terminent cette parade en un charmant croisement de bec, comme un “bisou final”, avant de se séparer – juste pour quelques instants, je rassure tout le monde, les couples sont fidèles au moins pour la saison !
Attention, si durant l’exécution de la parade, la femelle relève la tête … c’est cuit ! Il faudra retrouver sur le marais une autre “indicatrice”. C’est souvent le cas quand des couples voisins ou des individus solitaires s’approchent trop près des oiseaux paradant et les perturbent. Eh oui, vous l’avez maintes fois constaté, les avocettes nichent en colonie… mais ne peuvent pas se “sentir” ! Toute la complexité de l’élégante…
Instant capté par Jean Bail le 11 avril au poste 1. Merci !
Texte : Philippe Carruette
Illustrations : Jean Bail
Nous vous avons donné récemment des nouvelles de cigogneaux bagués au parc et hivernant en Espagne, dans le Calvados et même dans l’Ain. Mais le Marquenterre attire aussi des “touristes” et même plus si affinités !
Ainsi à la héronnière une nouvelle venue, un mâle, accouplé avec une femelle non baguée, vient d’arriver. Il porte une bague blanche marquée APXA. On lui a passé “l’anneau au tarse” à Bouquelon dans le marais Vernier dans l’Eure le 25 mai 2011. Le 20 septembre 2013 et le 26 août 2017, il était sur la décharge de Zaluga à Saint-Pée-sur-Nivelle.
Et le bagueur n’est autre que Géraud Ranvier, un ancien guide naturaliste du parc. La boucle est bouclée… !
Texte : Philippe Carruette
Illustration : Eric Penet
Les dernières séances de baguage aux mangeoires nous ont permis de baguer une superbe femelle d’Épervier d’Europe immature (voir photo ci-dessous). Ce rapace au vol fougueux apprécie de chasser en ces lieux où les passereaux abondent et semblent moins attentifs. Et lorsque vous entendez un sifflement court de la part des mésanges, c’est que le chasseur d’oiseaux n’est pas loin et a été repéré ! En hiver il peut même chercher sa nourriture dans les jardins en pleine ville.
Après avoir fortement diminué dans les années 1970, avant la protection des rapaces et l’interdiction de l’usage du dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT), il a retrouvé des effectifs conséquents en France : aujourd’hui on compte environ 50 000 couples. Selon les années, deux à six individus utilisent le Parc comme territoire de chasse au printemps, nichant dans la pinède en périphérie. Cette espèce est en effet strictement liée à la densité forte de passereaux.
Or nous constatons déjà une présence plus faible de ce rapace ces trois dernières années, avec les printemps froids et humides très défavorables à la reproduction des oiseaux insectivores, tant au niveau local que national, cause naturelle fortement aggravée par la baisse drastique des densités d’insectes (base de la chaîne alimentaire) au niveau européen, due notamment à l’intensification de l’agriculture et à la perte des habitats liés à l’élevage extensif.
Texte : Philippe Carruette
Illustrations : Eric Penet, Philippe Carruette, Alexander Hiley
Ce 1er avril, trois Bihoreaux gris (Nycticorax nycticorax) sont observés dans la héronnière. La première reproduction avérée de cette espèce sur le site a eu lieu en 2002, mais les effectifs observés restent toujours faibles. En effet, les populations de Bihoreaux gris sont en forte régression en Europe, notamment du fait de la destruction des zones humides, du dérangement sur les sites de reproduction et de la pollution des eaux.
L’oiseau est reconnaissable à sa silhouette trapue, son cou large et court, ses pattes courtes. L’adulte a la calotte et le manteau noirs, alors que les ailes, le croupion et la queue sont gris, et que les parties inférieures sont blanchâtres. De plus, en période de reproduction, il porte deux longues plumes blanches sur la nuque.
Le Bihoreau gris est une espèce aux mœurs principalement nocturnes qui lui auraient donné son nom. Selon Buffon, « la plupart des naturalistes ont désigné le bihoreau sous le nom de corbeau de nuit (nycticorax) et cela d’après l’espèce de croassement étrange, plutôt de râlement effrayant et lugubre qu’il fait entendre pendant la nuit ».
C’est lors de la période de nourrissage des jeunes que l’observation de l’espèce sera la plus facile, car les poussins n’attendront pas le crépuscule pour réclamer à manger ! Les adultes quitteront donc régulièrement la héronnière, même en journée. Nous espérons voir ces prochains jours le mâle offrant des branches à sa femelle, l’invitant ainsi à construire un nid ; souhaitons y trouver des jeunes dans quelques semaines !…
Texte : Marion Mao
Illustrations : Eric Penet