[TELECHARGER] le comptage du 27 juin 2017

En bref: 1109 Huîtriers pies, 283 Spatules blanches,  189 Avocettes élégantes, 12 Echasses blanches…

Le 18 mai dernier une Spatule Blanche baguée fut observée en stationnement aux alentours du poste 5. Porteuse d’une bague blanche immatriculée « ALBS » en écriture noire, l’information fut renvoyée auprès de la Tour du Valat, organisme en partie en charge du programme de baguage des Spatules en Camargue.

Photo des pattes baguées prise de l’affût photo du Parc.

Il se trouve que l’oiseau en question a été bagué poussin le 10 juin 2014 dans les Bouches du Rhône sur la Réserve départementale des Impériaux. Le 22 juillet 2014, un mois après avoir été bagué il fut observé à nouveau, toujours en Camargue mais cette fois lors d’un nourrissage par l’un de ses parents (lui aussi bagué ! ). Quelques mois plus tard l’échassier sera ré-observé sur le Banc d’Arguin en Mauritanie. Sa trace fut ensuite perdue jusqu’à sa nouvelle observation au Parc du Marquenterre. C’est pourquoi à la date du 18 mai 2017, cette Spatule avait déjà parcourue un minimum de 7068 kilomètres ! Une belle aventure, qui on l’espère continuera encore longtemps !

Plus d’informations sur le baguage des Spatules blanches en Camargue en suivant ce lien.

Texte : Jérémy Gruson, Photos : Thérèse Degryse.

La population française d’Hypolais ictérine serait actuellement comprise entre 1500 et 2500 couples dont une centaine de couples en Picardie dans l’Aisne et sur notre littoral, ce qui est très faible pour un passereau. Sa population française a baissé de 66% entre 2001 et 2013 et son aire de reproduction ne fait que se rétrécir vers le nord-est depuis la fin des années 1980. Les territoires abandonnés sont colonisés par l’Hypolais polyglotte, espèce méridionale qui remonte vers le nord et qui est un potentiel concurrent de l’ictérine.

Insectivore, cette espèce apprécie les milieux boisés clairsemés humides qui ne sont pourtant pas en régression. Il semble que comme pour la Mésange boréale, cette espèce tend avec les changements climatiques à remonter vers ses bastions plus nordiques. Elle n’est notée qu’irrégulièrement sur le parc en période de nidification et de migration estivale.

Si vous avez entendu ou vu l’espèce sur le Parc, n’hésitez pas à nous contacter !

En juin de nombreux passereaux nourrissent des petits aussi bien au nid que quelques jours après leur envol. Dans les épais ronciers se sont les Fauvettes grisettes qui vont au ravitaillement en ramenant surtout des chenilles et de petites arachnides. Une deuxième couvée peut être effectuée par les couples les plus âgés et arrivant le plus tôt. Elle semble moins abondante cette année sur le parc. C’est un grand migrateur qui hiverne au sud du Sahara où elle est très sensible aux sécheresses sahéliennes et à la dégradation de la savane arbustive.. Avec les changements climatiques on constate que cet oiseau revient de plus en plus tôt de ses quartiers d’hivernage et quitte l’Europe de plus en plus tard. En vingt ans la date moyenne de retour est passée du 20 avril au 14 avril et les données de début octobre augmentent avec comme date extrême le 7 octobre 2015 (le 3 octobre pour la période 1973/1993). Un cas exceptionnel d’hivernage a eut lieu sur le parc le 17  décembre 2000.

(Photo: Jean Bail)

A l’entrée du parc, sur des pelouses dunaires rases, on peut rencontrer une bien étrange plante : l’orobanche du gaillet. Elle a l’aspect d’une tige morte aux couleurs marron miel, du fait que ces feuilles sont réduites à des écailles triangulaires. Et elle n’est jamais verte puisque que comme tous les orobanches c’est une plante qui ne synthétise pas la chlorophylle. C’est en effet une plante qui a perdu son autotrophie (puiser ses éléments nutritifs dans son seul milieu naturel) et doit se développer aux dépens d’une autre plante hôte. Les petites graines d’orobanche sont très nombreuses et émettent après la germination une pousse à l’aspect de racine qui se fixe rapidement sur la racine des gaillets (souvent croisettes ou jaunes dans les dunes) pour prélever des éléments nutritifs.

Pour lui faire néanmoins « pardonner » son côté parasite, elle émet un doux parfum d’ œillet ou de clou de girofle (selon les nez !).Du fait de son habitat localisé de pelouses dunaires rases, elle reste localisée sur le parc.

Comme chaque année, des opérations de baguage des poussins et adultes d’Hirondelles rustiques ont lieu sur le parc du Marquenterre. Grâce à des petites ouvertures sur les portes des bâtiments techniques en arrière du pavillon d’accueil, huit couples d’hirondelles rustiques ont trouvé refuge et nichent à l’intérieur des ateliers. Les différents couples sont donc suivis de près. A l’âge de 11 jours, les jeunes sont attrapés directement au nid et sont bagués. En ce qui concerne les adultes, il suffit de tendre un filet pour les capturer puis prendre quelques mesures avant de les baguer.

Notre travail ne s’arrête pas au parc, puisque nous allons aussi baguer des familles dans les villages des environs. Bien peu de jeunes et d’adultes reviennent d’année en année sur le même site. L’année dernière, seul un jeune bagué à Canteraine (Rue) en 2015 était nicheur sur le Parc. Même si les hirondelles rustiques semblent un peu plus nombreuses que les années précédentes, cette espèce reste menacée. En effet, cet insectivore souffre du manque de nourriture et de l’absence de lieu de nidification.

Pourquoi ne pas les aider et les accueillir dans votre garage ou votre atelier ? N’oublions pas que ces messagères de printemps nous reviennent d’Afrique centrale, après un aussi long voyage, laissons leur une petite place dans notre environnement. Nous aurons ainsi le plaisir de les retrouver en plus grand nombre lors du printemps prochain.

Texte et photos: Jennifer Martin (Guide naturaliste)

Une belle station d’Orchis bouc (plus de 30 pieds) est présente sur les pelouses dunaires en limite de pinède au fond des parkings. Lors de fortes fréquentations du parc notamment lors des ponts des jours fériés le stationnement des véhicules peut involontairement piétiner ces grandes orchidées (jusqu’à 90 cm de haut) comme nous l’a signalé avec sympathique un de nos visiteurs naturalistes gestionnaire d’une réserve en Belgique. La zone fut aussitôt délimitée pour éviter ses piétinements.

Cette belle orchidée (même si elle est peu colorée) possède de longs labelles de plus de 5 cm en forme de langue étroite et distille de près une subtile…odeur de bouc très attractive pour les insectes ! (chacun ses goûts!). Cette espèce n’est pas rare et menacée en France mais ne fréquente que les zones calcaires aussi bien sur les coteaux, pelouses dunaires ou talus de bord de route.

Texte et photos: Cécile Carbonnier (Guide naturaliste)