Des oiseaux mangeurs de métal ?

Une grosse pelote de réjection est ramenée au pavillon par les guides naturalistes, et dedans se trouve un objet inattendu… une bague en aluminium, rejetée avec d’autres parties non digérées de
la proie (os, plumes …). Le numéro sur la bague est vite relevé. Il correspond à une poule d’eau baguée récemment au parc. Mais ce n’est pas n’importe quel rapace qui est capable de consommer une
proie de cette taille. Après discussion, nous estimons que le prédateur est une buse variable, aussi bien charognard que prédateur.

Un autre objet insolite est découvert quelques semaines plus tard. Une deuxième pelote est trouvée sur le parcours, cette fois sur une branche en-dessous de laquelle plusieurs plumées  ont
déjà été trouvées. C’est bien l’épervier d’Europe qui plume ses victimes ici. En décortiquant la pelote on retrouve….une deuxième bague ! Plus petite que la première, ça ne peut qu’être une
bague de passereau. Et à notre grand étonnement, ce n’est pas inscrit Museum Paris  sur la bague mais London ! L’identité de la victime n’est pas encore connue, mais la
réponse du BTO (organisation s’occupant des données de baguage en Grande-Bretagne) par l’intermédiaire du Museum Paris  nous la confirmera bientôt. Qui est ce migrateur peu chanceux qui
était si près de retrouver son site de nidification ?

Très peu d’oiseaux bagués sont contrôlés par la suite. Les reprises (oiseaux recapturés dans les filets de baguage) représentent la majorité de ces contrôles.  Parfois les individus bagués
sont retrouvés morts. Comme l’on peut imaginer, les bagues retrouvées dans les pelotes sont infiniment plus rares !

 

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Alexander Hiley (Guide Photo Naturaliste)


2 réponses
  1. Nathalie SANTA MARIA dit :

    J’ai découvert une patte de pigeon (toute fraîche) baguée GB sur l’île aux Moines, Réserve des Setp Iles. Visiblement, il appartenait à un colombophile anglais. Le Faucon Pèlerin y nichant, je dois peut être attribué cette prédation à ce rapace ? La patte était parfaitement sectionnée au niveau de la cuisse.

    Voilà ce qu’un ami vient de me relater :

    « Dans les Vosges il existe quelques falaises abritant des couples de Faucons pèlerins ceux chassant activement les pigeons voyageurs d’un éleveur du secteur . J’ai eu l’occasion de relever au pied de cette falaise de nombreuses pattes déséchées munies encore de leur bagues. Mais pas de pelotes. »

    Je relève quelques pelotes par chez moi, de moyen-duc, je n’ai jamais observé ce phénomène que je vais dorénavant surveiller…

    Cdt

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