Des billets sur l’actualité saisonnière des oiseaux, des observations naturalistes, des données inédites de baguage… vous pouvez également soumettre vos observations et photos.

Difficile d’écrire ces publications 😞 sachant que certains d’entre-vous vivent des moments difficiles ou isolés… Que ces lignes puissent égayer quelques instants de votre journée ! Nous sommes également, pour la majorité, confinés. Seuls quelques gardes ou techniciens veillent (merci !). Bonne continuation ! Le soleil devrait briller ces prochains jours avec l’arrivée des hirondelles et martinets ☺️ [copie de la publication sur Facebook]

☑️ Depuis le poste 4 on s’en prends plein la vue ! Pas de gorge-bleue pour l’instant dans les roselières proches mais ça ne devrait pas tarder ! Les îlots sont encore bien couverts d’eau, au bonheur des grèbes (huppés, cou noir, castagneux) et canards.

☑️ En se dirigeant vers le milieu du parcours, le long des argousiers et des dunes, les chants de Bruants des roseaux, Pouillots fitis et véloces, Phragmites des joncs se font concurrence ! Pas loin, d’une fréquence plus grave, les Grands Cormorans font un raffut pas possible ! Par leurs voix ou leurs claquements d’ailes sur l’eau. Une 60aine de nids sont visibles.

☑️ A la moitié du parcours (p6), les garrots et Harles piettes sont toujours présents (désolé pour la photo lointaine !). Quelques jeunes Grandes Aigrettes dispersées s’essayent à la pêche. Un individu à plumage nuptial est observé. A quand sa nidification ?

☑️ La nouvelle zone de bas-marais de fin de parcours est propice aux limicoles. Une vingtaine de Chevaliers gambettes accompagne quelques culblanc au cri caractéristique.

Prochaine actu… sur la héronnière ? Bon courage pour la suite !

Vous retrouverez ce même texte sur nos réseaux (FB) car il nous est difficile vu le contexte de multiplier les publications. Merci pour votre compréhension.

Quelques nouvelles fraiches d’hier 😍… dans les 2 sens du terme avec une petite gelée en matinée ! brrr…

Effet waouh dès le début des parcours !

☑️ Avant d’arrivée au poste 1, ce sont les chants d’alouettes et de vanneaux qui nous égaient le cœur ! Ces belles cantates sont vite écrasées par les râlements des mouettes rieuses ! Les îlots sont bien investis par nos laridés. Comme sur une ligne de départ, ils attendent le signal… un peu de chaleur ! Quelques accouplements ont bien lieu mais les constructions se comptent sur les doigts. Aucune avocette. Par contre de très nombreuses mélanocéphales ! Un bon présage…

☑️ Entre le poste 1 et 2, le sol sableux, habituellement imprimé de motifs géométriques par les pas des visiteurs, est couvert d’empreintes animales (chevreuils, mustélidés, blaireautins, merles, poules d’eau…) En arrivant au poste 2, on aperçoit les premières avocettes, pour l’instant très peu concernées par la nidification ! Un mâle de Tadorne défend son territoire. Un bon signe ! Au pied du poste, une linotte mélodieuse collectionne des brindilles. Au loin des canards pilets, souchets, morillons, sarcelles et 1 couple d’Huîtrier-pie qui se prolongent sur les plans d’eau du poste 3.

La suite bientôt… 😉

Depuis samedi 9 février coups de vent, et tempêtes se succèdent sans répit, nous obligeant à surveiller en permanence les digues après chaque marée cette semaine au très fort coefficient. Chaque matin au lever du jour, c’est aussi un tour du parc pour vérifier s’il n’y a pas de dégâts dans les parcours. Travail tout aussi pénible physiquement que moralement.  A marée haute, ce sont selon les jours jusqu’à un maximum de 1100 Courlis cendrés et plus de 500 Goélands marins et Tadornes de Belon qui viennent s’abriter derrière nos digues.

Mais c’est le vendredi 14 février qui fut un véritable moment de bienveillance… et pas que grâce à la la Saint Valentin ! En effet ce fut la seule journée de la semaine sans vent et sans pluie ! Les oiseaux ont repris un rythme de nourrissage en bord de berge comme les Sarcelles d’hiver et les Canards souchets. Les Barges à queue noire sont revenues sur les prairies inondées. Le passage d’une Buse variable fait décoller à la héronnière 56 Hérons cendrés et 8 Cigognes blanches, il faut dire qu’avec le vent impossible pour eux de parader ou de restaurer les nids à 20 mètres de haut dans les pins ! Un rayon de soleil incite les couples de Garrots à œil d’or à parader.  Étonnants canards plongeurs qui par tous les temps passent toujours leur vie dans et sous l’eau. Et ce fut aussi une vraie accalmie pour nous aussi,  avec le plaisir de retrouver de nombreux visiteurs et des oiseaux apaisés !  

Le week end du 14 et 15 décembre fut particulièrement venteux avec probablement des pointes à la mi journée autour de 100 km/heure ou plus,  mais cela valait le coup d’être là pour « apprécier » les éléments !

Malgré le coefficient moyen, la sur-côte de la marée due au vent a fait que plus de 740 Courlis cendrés sont rentrés sur le parc avec quelques Barges rousses qui n’ont daigné se mélanger avec les Barges à queue noire hivernantes. Islandaises et Lapones vivent chacune avec des exigences, pour la première plutôt l’eau douce et pour l’autre l’eau salée… et tant pis pour la convivialité !

Le reposoir de Goélands était spectaculaire avec plus de 2400 Goélands argentés et 380 Goélands marins. De belles observations  aussi avec ces deux femelles de Harles piettes et 10 Garrots à œil d’or ensembles. La surprise est venue de ces 6 Bernaches cravants (5 adultes au petit collier blanc et 1 juvénile) qui sont restées au poste 7 quelques longues… secondes, le temps de boire et de repartir vers la baie de Somme ! 

Que d’admiration devant la chasse des busards imperturbables face au puissant vent de face ! A noter qu’au survol du Busard des roseaux : canards et limicoles décollent alors qu’ils restent relativement calme au passage de la femelle de Busard Saint Martin. Un juvénile de Busard des roseaux peut s’emparer d’un canard blessé ou d’une foulque en l’obligeant à plonger jusqu’à épuisement, là le Busard Saint Martin va capturer des proies plus petites. Les oiseaux font aussi de l’ornithologie et déterminent parfaitement leur prédateur bien au-delà de toute réaction innée !

Texte: Philippe Carruette

Photo: Alexander Hiley

 

Profitant des périodes de niveau d’eau bas avec la sécheresse de l’été, les berges du poste 9 intérieur ont été remodelées pour favoriser la recherche de lanourriture pour les limicoles. Plusieurs îlots ont été refaits, servant selon les saisons à la nidification des Avocettes élégantes – notamment en couvée de remplacement en juin – ou au stationnement estival des échassiers, grands ou petits.

Les oiseaux, principaux bénéficiaires et “juges”, ne se sont pas trompés quant à la qualité des travaux : à peine la grue (jaune celle-ci !) repartie, Barges à queue noire et Spatules blanches (jusqu’à 256 le 1er octobre) se reposaient sur les ilôts. Chevaliers gambettes et arlequins, Sarcelles d’hiver et derniers guignettes de l’année arpentaient les berges comme une véritable piste d’athlétisme alimentaire !

Merci à Cédric Jolibois, technicien du Parc, d’avoir manié la pelle avec dextérité pour le confort des oiseaux ; il a pu apprécier aussitôt la réponse positive de son travail, et nous aussi !

Texte et illustrations : Philippe Carruette

La mi-septembre a été l’occasion d’observer en migration un passereau devenu bien rare en Picardie : le Tarier des prés. Jusqu’à 11 individus – surtout des juvéniles – ont été notés sur les digues sèches des postes 4 et 11. Perchés sur des tiges d’onagre ou à la tête d’un argousier, ils ont fière allure avec le sourcil clair, la poitrine orange brique, et leur air hautain de scruteur du ciel. Ils capturent en effet les insectes au sol ou en plein vol, à la manière du gobemouche. 

Ce grand migrateur transsaharien (hivernant du sud du Sahara à l’Afrique centrale) a une prédilection, en période de nidification, pour les bas-marais et prairies de fauche. Le milieu qu’il ne fallait vraiment pas “choisir” en ce moment ! Son déclin, déjà bien amorcé dans les années 1980, est aujourd’hui consumé et en parfait parallèle avec la disparition de l’élevage en prairie naturelle, la pratique de fauche pour le foin, et la baisse drastique des insectes volants de milieux ouverts. Le Tarier des prés fréquente aussi les prairies alpines, les tourbières à molinies et les landes à bruyères, où là aussi son déclin est plus que conséquent dans ces habitats pourtant épargnés. On ne le trouve plus qu’en haute altitude, en limite des boisements, peut-être du fait aussi du réchauffement climatique. De plus, sur ses zones d’hivernage, il est fortement tributaire des irruptions de termites volantes liées aux pluies qui doivent être précoces, afin qu’il accumule des réserves de graisse indispensable à un voyage de retour de parfois 6000 km… 

Un ensemble de spécialisations guère au goût du jour ! Nicheur commun au 19ème siècle dans la Somme, on ne l’a plus observé que dans basse vallée de la Somme sur le littoral (marais des Quatre-Cents Coups, renclôtures de Boismont…). Il semble que l’espèce soit désormais éteinte en période de reproduction dans ce département. Un mâle était cantonné à Boismont il y a quatre ans sans qu’une femelle ne le rejoigne. Pour la Picardie, les dernières populations viables sont localisées dans les prairies inondables de la vallée de l’Oise, entre Thourotte et Hirson, et en Thiérache au niveau des affluents de l’Oise dans l’Aisne. En 20 ans, le constat est clair : la France a perdu 75% des effectifs de cet emblème historique des prairies naturelles…

Texte : Philippe Carruette

Illustrations : Matthieu Robert