Un « Kawaki » au Parc depuis le début du mois !

Une femelle d’Harelde boréale est présente sur le parc du Marquenterre depuis début mai, se tenant souvent avec un groupe de Fuligules morillon. Ce petit canard marin (700 grammes) reste rare en France avec quelques dizaines d’oiseaux observés chaque année. Pourtant elle est un des canards plongeurs les plus abondant à l’extrême nord, se reproduisant au nord du cercle arctique polaire aussi bien en Europe qu’au Canada, en Alaska ou au Groenland. Leur aire principale d’hivernage se trouve en Baltique et en mer du Nord. Elle se nourrit  en plongée de coquillages, de crustacés et d’autres larves et peut atteindre 55 mètres de profondeur et rester presque 2 minutes sous l’eau !

Cette abondance nordique cache néanmoins un net déclin en Nord Russie avec une chute récente de la population de 65% entre 1993 et 2008. Si les données sur notre littoral aussi bien en mer que sur les étangs arrière littoraux sont surtout en hiver, les données de stationnement printanières en mue d’oiseaux immatures sont maintenant régulières depuis 2008. Les oiseaux peuvent alors rester plusieurs semaines comme un mâle sur le Marquenterre qui resta du 19 mars au 21 juin 1992 et qui faute de mieux…paradait auprès de femelles de Tadorne de Belon. Lorsqu’il nage l’oiseau se reconnaît bien à sa particularité d’être très enfoncé dans l’eau à la manière des cormorans et la plongée s’effectue en ouvrant à demi les ailes (comme chez les eiders ou les macreuses) jouant alors un rôle pour la progression en profondeur.

L’oiseau fut aussi nommé Harelde de Miquelon du nom de cette île nord américaine, ou Harelde kakawi  employé au Québec terme venant d’une langue indienne et rappelant les appels du mâle.

Photo: Bruno Levasseur