Deux programmes de baguage des passereaux sont mis en place sur le parc du Marquenterre. Ils suivent les nouveaux programmes du Centre de recherches sur le Baguage des oiseaux (Muséum de Paris) avec 10 semaines de baguage consécutives Lire la suite
Une fois sorties de leur tenue officielle, les guides naturalistes occupent une partie de leur congé à… observer les oiseaux ! Lire la suite
Malgré un vent d’ouest ou de sud ouest fort et continue des dizaines de milliers de Pinsons des arbres migrent le long des digues du parc (60 000 estimés hier par Arnaud Gachet, guide naturaliste) et 1934 comptés rien qu’au-dessus de la terrasse du pavillon… avec un petit café bien entendu 😉 Lire la suite
Quelques surprises au baguage la semaine dernière avec une superbe femelle adulte d’Epervier. Ces rapaces ornithophages passent en nombre en migration à cette période en provenance notamment de la Baltique.
Régulièrement en fonction de nos emplois du temps plus que chargés nous baguons des passereaux sur le parc (parking, poste 11…) et en Baie de Somme (Anse Bidard) pour le suivi migratoire, avec
dès fin juillet la dispersion des passereaux paludicoles (vivant dans les milieux palustres). C’est l’occasion de baguer de nombreux Phragmites des joncs, Rousserolles effarvattes (très peu de
juvéniles cette année) et Verderolles. Une jeune Gorgebleue fut bagué le 21 juillet ainsi que des jeunes hirondelles rustiques qui dorment le
soir dans les roselières et que l’on « cueille » le matin au lever du jour. Toute cette campagne de baguage est indispensable à la meilleure connaissance au fil des 40 ans du parc et
donc protection de notre petit peuple du ciel.
Philippe Carruette (Responsable pédagogique)
Une grosse pelote de réjection est ramenée au pavillon par les guides naturalistes, et dedans se trouve un objet inattendu… une bague en aluminium, rejetée avec d’autres parties non digérées de
la proie (os, plumes …). Le numéro sur la bague est vite relevé. Il correspond à une poule d’eau baguée récemment au parc. Mais ce n’est pas n’importe quel rapace qui est capable de consommer une
proie de cette taille. Après discussion, nous estimons que le prédateur est une buse variable, aussi bien charognard que prédateur.
Un autre objet insolite est découvert quelques semaines plus tard. Une deuxième pelote est trouvée sur le parcours, cette fois sur une branche en-dessous de laquelle plusieurs plumées ont
déjà été trouvées. C’est bien l’épervier d’Europe qui plume ses victimes ici. En décortiquant la pelote on retrouve….une deuxième bague ! Plus petite que la première, ça ne peut qu’être une
bague de passereau. Et à notre grand étonnement, ce n’est pas inscrit Museum Paris sur la bague mais London ! L’identité de la victime n’est pas encore connue, mais la
réponse du BTO (organisation s’occupant des données de baguage en Grande-Bretagne) par l’intermédiaire du Museum Paris nous la confirmera bientôt. Qui est ce migrateur peu chanceux qui
était si près de retrouver son site de nidification ?
Très peu d’oiseaux bagués sont contrôlés par la suite. Les reprises (oiseaux recapturés dans les filets de baguage) représentent la majorité de ces contrôles. Parfois les individus bagués
sont retrouvés morts. Comme l’on peut imaginer, les bagues retrouvées dans les pelotes sont infiniment plus rares !
Alexander Hiley (Guide Photo Naturaliste)
Fin juin, la campagne de baguage au nid des poussins de Cigogne blanche bat son plein au Parc. Certains poussins, dans la héronnière par
exemple, ne pourront être bagués pour la sécurité des oiseaux… et du bagueur ! Mais ceux qui sont plus accessibles et surtout moins succeptibles au dérangement, sont bagués systématiquement,
avec l’aide des guides naturalistes.
Les cigogneaux sont pesés et mesurés. Le bagueur leur pose une bague métal numérotée. Une bague plastique de couleur blanche avec 4 lettres noires est rajoutée à l’autre patte
pour permettre l’identification à distance des individus. Les jeunes sont bagués à 6 ou 7 semaines quand la patte est bien développée et qu’ils commencent à se mettre régulièrement debout sur le
nid.
On sait que la majorité de « nos » jeunes cigognes « picardes » hivernent dans le sud de l’Espagne et du Portugal (région de Faro). D’autres vont au Mali, en Mauritanie ou au
Niger. Pour cela ils longent les côtes françaises ou passent à l’intérieur par la Mayenne, l’Indre et Loire, l’Allier. Relativement peu de jeunes nés en Picardie reviennent nicher chez nous
après avoir hiverner théoriquement deux ans au sud.
Malgré le printemps froid la nidification reste correcte cette année avec souvent 3 ou 4 jeunes par nid. Le nombre de poussins est totalement tributaire des ressources alimentaires. La base
du régime alimentaire est composée de rongeurs, batraciens et insectes mais tout ce qui circule sur le sol ou dans l’eau à proximité du bec est une proie potentielle.
Tous ces poussins partiront en migration dans trois ou quatre semaines, sans les adultes. Une partie de ces adultes partiront à partir de la mi-août après avoir effectué leur mue. Tous ont
impérativement besoin des courants d’air chaud pour pouvoir utiliser leur économique vol plané.
Texte: Philippe Carruette (Responsable pédagogique)
Photos: Alexander Hiley, Céline Verley (Guides Naturalistes)