Pour la quatrième année consécutive l’équipe du parc (Céline Verley, Corinne Vasseur et Julien Buissart) est allée baguer deux nids de cigognes blanches chez nos voisins d’Eden 62 dans le Pas de
Calais. Deux couples avec chacun deux jeunes nichent sur les polders de la baie d’Authie. Seuls trois jeunes furent bagués, le quatrième volait parfaitement ! Les adultes ne portent pas de
bagues. En quatre ans deux contacts ont eu lieu pour 14 jeunes bagués au total : un noté vivant au sud du Portugal dans la région de Faro en halte migratoire en octobre et un bagué en 2012
électrocuté en Indre et Loire en août de la même année.

Comme toujours l’accueil des gardes d’Eden 62 fut des plus sympathique permettant de discuter sur les nouveaux aménagements mis en place sur le polder et très favorable aux avocettes, spatules
(plus d’une trentaine), tadornes depuis la nouvelle tour d’observation en construction. Merci à Mickaël, Christian, Frédéric, Emilien, Guillaume…et le plaisir de retrouver pour un instant
Philippe Sauvage, aujourd’hui délégué du Conservatoire pour le littoral atlantique.

 

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Philippe Carruette (Responsable pédagogique)



A l’inverse des cigognes ou des hérons, les parents spatules ne régurgitent pas la nourriture au fond du nid. Les proies (crevettes, petits poissons…) sont récupérées en bouillie par les jeunes
directement au fond de la poche de la gorge des adultes à la manière (plus modeste) des pélicans ! Les jeunes volants plutôt « pot de colle » sollicitent souvent leurs parents
(voir d’autres adultes qui s’enfuient sans être agressifs) plusieurs jours à plusieurs semaines après leur envol hors du nid pour être nourris. Les hérons cendrés à l’inverse des aigrettes
garzettes ne nourrissent jamais leurs jeunes hors du nid. Un cas de nourrissage au sol de juvéniles de cigognes volantes fut observé sur le parc en 25 ans.

 

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Texte: Philippe Carruette (Responsable pédagogique)

Photo: Jean Bail

Les derniers cigogneaux ont été bagués le 2 juillet. Toutes sont maintenant quasi volantes. Seuls les nids isolés et accessibles font l’objet de ce programme.

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Les cigogneaux sont déposés au sol facilitant le baguage et les prises de mesure (longueur du bec, des tarses, des ailes, pesée et relevé de plumes pour les
analyses génétiques), tout en limitant les risques de chute du nid d’un oiseau plus en avance que les autres.

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L’un d’eux, par stress, bien que manipulé avec soin (et « amour » ;-)) a régurgité une pelote verdâtre… qui nous faisait penser à celle d’un amat de grenouilles
déchiquetées !

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En nous approchons, nous avons constaté avec étonnement que la pelote était constituée de libellules fraîchement émergées, des sympetrums à priori ! L’adulte avait du profiter d’un filon qu’il a
su exploiter jusqu’au bout !!

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Après cette remarquable découverte, les 4 cigogneaux ont retrouvé leur nid douillé, avec vue imprenable sur les paysages du Marquenterre !

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Merci à Benoit Hourdé pour le reportage photographique.

Plus de 150 guides et leurs familles étaient rassemblés le samedi 6 juillet en soirée à la héronnière et à la Maison du Parc. Intenses moments de retrouvailles entre générations allant du premier
guide du parc (Louis Nicolas Daras présent) à la dernière équipe actuelle, 40 ans se sont écoulés, plus de 4 millions de visiteurs accompagnés, 30 000 groupes, des millions de regards,
d’observations, de merci, de plaisirs des yeux.

Martial Mennecart, ancien responsable technique du site et son épouse Evelyne, arrivé dès 1973 nous disait que l’esprit du lieu était toujours grand. Certains guides sont toujours dans le monde
de la protection de la nature, d’autres sont enseignants, architectes, paludiers, agents de voyage… ou retraités ! De nombreux jeunes enfants étaient présents, pleins de vie et tous sensibles au
vivant, à l’autre… on n’en doutait guère… Cette « petite » génération suivante qui découvrait souvent le parc pour la première fois était le plus beau cadeau de ces quarante ans.

Merci à tous ceux qui se sont investis dans les expositions, la cuisine, les aménagements, ceux qui sont venus souvent de loin pour que le parc reste une terre d’hommes au service de la nature et
des oiseaux…

Les équipes du Parc

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Un reportage de Sabine et Bernard GODARD, journalistes pour France 3 Picardie.

 

La nature en baie de Somme et dans le parc du Marquenterre, ce ne sont pas uniquement des oiseaux mais aussi des mammifères, des reptiles, des amphibiens et bien sûr des invertébrés de tous
ordres et des fleurs.

Les insectes sont une invitation à la photo en cette saison car les fleurs fleurissent un peu partout. Les butineurs et les insectes qui dépendent de températures plus clémentes, comme les
odonates, sont de sortie. Au bord des chemins, des plans d’eau, dans les prairies,  les insectes montrent leurs formes et leurs couleurs. Quand il fait gris, c’est le moment à
privilégier : les tons sont plus doux (pas d’ombres portées) et le métabolisme des insectes est ralenti, surtout s’il ne fait pas très chaud. En contrepartie, la lumière est moins généreuse
et les vitesses permises plus faibles.

En fait le véritable ennemi du photographe c’est le vent : la moindre brise, la plus petite respiration d’Eole et les yeux du sujet sortent de la zone de netteté, laquelle est assez faible
aux grandes ouvertures. Il faut alors remettre l’ouvrage sur le tapis, encore et encore.

 


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Texte et photos: Fabian Vol

 

Samedi 30 juin a eu lieu une sortie contée exceptionnelle en picard au parc du Marquenterre. 10 personnes ont pu découvrir la réserve entre 17h30 et 20h30 en Jean Marie François, célèbre conteur
picard. De sublimes lumières ont accompagnés le groupe durant toute la visite. Avocettes, Spatules, Echasses, Tadornes, pardon ClèpesPlatèles, Gambardes et
Ringands étaient au rendez vous. C’est l’occasion aussi d’observer le soir (le parc est alors fermé au public) de multiples comportements comme les essais de musculation  des jeunes
cigognes prêtes à l’envol, s’initier au chant des passereaux. Trois espèces de juvéniles de crapauds et grenouilles sont observés, permettant à Jean Marie François de distiller d’agréables
légendes locales. Malgré quelques discrets bisous…point de princes ni de princesses…du moins pour l’instant !

La sortie se prolongea dans le pavillon d’accueil avec des produits locaux : porc fermier en gelée, soupe d’Aster maritime, salicornes, cidre et jus de pomme picards…Un superbe mâle de
chevreuil se présenta de longues à quelques mètres dans les dunes devant le pavillon…mais il n’avait pas réservé sa place. De bien agréables moments naturalistes.

Clou (et but final !) de la soirée Jean Marie nous fit une bien belle veillée contée en picard (avec traduction simultanée !) avec bien entendu des histoires et légendes d’osieaux. Jean
Marie François est tout de même le seul à avoir pu observer la parade nuptiale de la Bitarde le seul oiseau qui vole en rond du fait d’avoir une aile plus courte que l’autre… ! Les poissons,
les batraciens, et même les moines de Saint Valery sur Somme ne furent pas oubliés. N’oublions pas que la Picardie est une terre de naturalistes, d’observateurs de la vie sauvage et les légendes
populaires liées à la faune et la flore sont légions dans notre région. Ainsi la majorité des oiseaux même les moins fréquents ont des noms picards voir même, luxe suprême, plusieurs noms
locaux ! Jean Marie François grand randonneur et « rodayeux » dans l’éternel les perpétue, les adapte et les  fait évoluer pour notre grand plaisir et celui de notre
patrimoine linguistique qui s’inscrit dans l’histoire…la grande et la petite… !

 

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Philippe Carruette (Responsable pédagogique)

Une grosse pelote de réjection est ramenée au pavillon par les guides naturalistes, et dedans se trouve un objet inattendu… une bague en aluminium, rejetée avec d’autres parties non digérées de
la proie (os, plumes …). Le numéro sur la bague est vite relevé. Il correspond à une poule d’eau baguée récemment au parc. Mais ce n’est pas n’importe quel rapace qui est capable de consommer une
proie de cette taille. Après discussion, nous estimons que le prédateur est une buse variable, aussi bien charognard que prédateur.

Un autre objet insolite est découvert quelques semaines plus tard. Une deuxième pelote est trouvée sur le parcours, cette fois sur une branche en-dessous de laquelle plusieurs plumées  ont
déjà été trouvées. C’est bien l’épervier d’Europe qui plume ses victimes ici. En décortiquant la pelote on retrouve….une deuxième bague ! Plus petite que la première, ça ne peut qu’être une
bague de passereau. Et à notre grand étonnement, ce n’est pas inscrit Museum Paris  sur la bague mais London ! L’identité de la victime n’est pas encore connue, mais la
réponse du BTO (organisation s’occupant des données de baguage en Grande-Bretagne) par l’intermédiaire du Museum Paris  nous la confirmera bientôt. Qui est ce migrateur peu chanceux qui
était si près de retrouver son site de nidification ?

Très peu d’oiseaux bagués sont contrôlés par la suite. Les reprises (oiseaux recapturés dans les filets de baguage) représentent la majorité de ces contrôles.  Parfois les individus bagués
sont retrouvés morts. Comme l’on peut imaginer, les bagues retrouvées dans les pelotes sont infiniment plus rares !

 

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Alexander Hiley (Guide Photo Naturaliste)