Une chenille de carnaval

Vous n’avez rien à vous mettre pour le prochain carnaval de Rio, ou pour le dernier Derby du Nord ? Pas de soucis, la nature a tout prévu ! La chenille de la Noctuelle de la Patience (Acronicta rumicis) est “l’écharpe” idéale, bio et bien locale ! Noirâtre, elle a des touffes de soies rousses d’où ressortent des taches blanches sur le dos. Les flancs ont aussi une bande blanche entrecoupée régulièrement de taches rouge orangé du plus bel effet. Sa tête est sombre, souvent rentrée dans le thorax, lui donnant alors cet aspect bossu.

Elle est commune dans notre région mais considérée comme assez rare dans le Nord-Pas-de-Calais. Elle est peu exigeante écologiquement, tant qu’elle peut manger des feuilles. Il faut dire que ses plantes hôtes sont plutôt abondantes comme les plantains et patiences, ronces, chardons ou saules, en passant par les pommiers ou les érables. 

Une femelle peut pondre 500 œufs qui éclosent en une semaine. Les chenilles apparaissent en août-septembre. Celles que l’on voit en avril-mai sont issues de l’hivernage des chrysalides formées à l’automne. En matière de patience, outre la plante, la chenille la cultive aussi dans son comportement. Elle a en effet une forte faculté à attendre, quand elle se tient enroulée pour se défendre ; elle met vraiment du temps pour se dérouler et reprendre son activité !

Le papillon nocturne, une noctuelle, n’est lui guère “festif” dans ses couleurs, tout dans la discrétion dans ses teintes gris cendré – d’où son nom aussi de Cendrée noirâtre.

Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Philippe Carruette, Quentin Trevel