Un paquebot volant
Comme chaque année depuis 2018 sur le Parc du Marquenterre, nous avons la chance d’observer le grand, le majestueux, le maître… Pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla). Il s’agit du cousin européen de l’emblème des Etats-Unis, le pygargue à tête blanche. Il est néanmoins plus petit (et moins beau 😆 ). En effet cet aigle pêcheur peut atteindre une envergure de 2,40 m pour un poids de 7 Kg. Mais comme pour la majorité des rapaces, la femelle est généralement plus grande et peut peser jusqu’à 8 kg kilogrammes pour une envergure maximale de 2,90 m. Rappelons que le Guiness des records attribue 2,51 m au plus grand homme jamais mesuré !
Quelques généralités
Un pygargue adulte est brun clair avec le bec jaune et sa queue courte et cunéiforme (en forme de coin) est blanche. Sur le parc depuis 1973, nous observons que de jeunes oiseaux. Ce qui signifie que leur plumage est brun-sombre. Ce grand rapace entame sa migration à partir d’octobre pour l’achever en mars. C’est le moment où il regagne ses quartiers de nidification vers les pays nordiques comme la Belgique, la Norvège. Seuls les jeunes oiseaux migrent jusqu’à cinq-six ans. L’adulte est plutôt sédentaire, fidèle à ses milieux aquatiques. Mais cela suppose de grands plans d’eau d’où également sa présence le long des côtes. Cet oiseau est un « super-prédateur » (tout en haut de la chaîne) ! Il se nourrit aussi bien de poissons, que d’oiseaux d’eau (oies, canards, foulque, limicole blessés), éventuellement un animal mort.
4 couples au niveau national
A l’échelle nationale seuls quatre couples sont notés « nicheurs » (il s’y reproduit). Ce faible chiffre révèle le fait qu’il ait frôlé l’extinction en 1956. Depuis trois ans un couple est présent sur le lac du Der en Champagne, une trentain de Km de Troyes. Suivant la latitude, la saison de nidification démarre très tôt, dès janvier dans son aire la plus au sud, et seulement à partir d’avril pour les oiseaux nichant plus au nord, en arctique. Les couples sont très fidèles à leur zone de nidification ainsi qu’à leur partenaire. L’aire est souvent construite proche de grands plans d’eau riches en proies. La femelle pond généralement deux œufs à deux ou trois jours d’intervalles pendant environ trente-huit jours.
Des observations récurrentes au parc
C’est la 14ème observation de ce grand rapace sur le Parc du Marquenterre depuis 52 ans. Mais depuis 2018, il nous fait la surprise de plusieurs apparitions entre octobre et mars.
L’année dernière un oiseau bagué est apparu à partir du 4 au 18 octobre. Il est resté quinze jours et un second individu plus clair quelques jours entre le 4 et le 5 février. Un passage furtif au-dessus du Hourdel et une observation au-dessus du parc le 18 mars 2022 sont les données les plus récentes.
Cet automne 2025, 2 individus juvéniles ont été observés dans la réserve du jeudi 2 octobre au mardi 7. L’individu présent en ce moment serait un troisième individu, visiblement plus clair de plumage, mais sans affirmation ! Il fait parler de lui depuis plus de 30 jours… les oiseaux d’eau sont en panique chaque jour, tandis que les visiteurs bipèdes, ébahis !
Pour voir d’autres images, rendez-vous ici : Groupe Facebook « Carnet naturaliste du Parc du Marquenterre »
Texte et photo : Foucauld Bouriez, guide naturaliste saison 2025

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