Le Marsupilami est au Parc !

Dans la végétation herbacée et les lisières arbustives du Parc se cache un petit être jaune citron à pois noirs : il s’agit de la Coccinelle à 22 points (Psyllobora vigintiduopunctata), aussi appelée Coccinelle… marsupilami ! Ce sont ses couleurs caractéristiques qui lui ont valu ce joli sobriquet rappelant le célèbre personnage de Franquin. Le coléoptère, d’allure hémisphérique, mesure 3 à 5 mm ; il possède 11 points sur chaque élytre, et 4 autres positionnés en arc de cercle sur le pronotum, autour d’un triangle noir prolongeant l’écusson. 

Pas question de manger des piranhas comme son homonyme de Palombie : notre petit insecte est mycétophage, et se nourrit exclusivement de minuscules champignons de la famille des Erysiphaceae, responsables de la “maladie du blanc”, ou oïdium, dont souffrent certains végétaux ; on reconnaît les plantes malades à leur aspect pustuleux, ainsi qu’au feutrage “farineux” qui recouvre les feuilles et les fruits. Avoir un Marsupilami chez soi, c’est donc se prémunir contre ce cauchemar du jardinier !

En plus, cette coccinelle est indigène en Europe, c’est-à-dire qu’elle y est présente naturellement, contrairement à ses nombreuses cousines asiatiques, elles-mêmes introduites pour la lutte biologique… au détriment, malheureusement, des coléoptères autochtones. 

A noter que quand elle se sent en danger, la petite “bête à bon Dieu” est une excellente comédienne : elle fait la morte ! On dit alors qu’elle tombe en thanatose (du grec thanatos, la mort). Immobile, elle replie ses antennes, rentre ses pattes et se laisse tomber dans la végétation. Pas besoin de la force herculéenne ni de la queue démesurée du héros de BD : cette technique suffit à dissuader ses prédateurs, qui, généralement, ne raffolent pas d’insectes morts. Houba houba !

Texte et illustrations : Cécile Carbonnier

1 réponse
  1. Léon dit :

    Intéressant ! Ce qui signifie que lorsque la coccinelle Marsupilami est présente dans les jardins, le mal est déjà fait, grrrhouba ? En tous les cas, il faut avoir la vue perçante d’un naturaliste pour repérer et observer toutes ces petites bébêtes. Merci !

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