Le Chevalier stagnatile, le plus fin des chevaliers

Le jeudi 12 juin, un chevalier peu commun fait son apparition sur le Parc du Marquenterre au poste 2. Il s’agit du Chevalier stagnatile (Tringa stagnatilis). Sa silhouette gracile et fine fait penser à une Échasse blanche (Himantopus himantopus) juvénile, si l’on regarde rapidement. Mais si l’on se concentre d’un peu plus près sur les détails, on peut noter un fort contraste entre le manteau (dessus des ailes) gris pâle intensément moucheté de noir, et la poitrine et le ventre blanc. Son bec fin comme une aiguille n’est pas légèrement incurvé vers le haut, et les pattes jaunes le distinguent du Chevalier aboyeur (Tringa nebularia). Il est également doté d’un sourcil blanc bien prononcé.

Sur le Parc, il n’a pas été observé de 1973 à 1984. Il y a eu cinq observations de 1985 à 1992, bien “équilibrées” entre les deux passages migratoires : 1 le 23 avril 1992, 1 les 11 et 12 mai 1985, 1 début mai 1986, 1 le 29 juillet 1989, 1 du 5 au 18 août 1992. De 1994 à 2021, les observations s’intensifient – liées à l’extension de la population nicheuse vers l’ouest en Finlande et en Pologne – mais restent très irrégulières : 1 du 27 juin au 12 septembre 1990,  1 du 8 au 28 juillet 1994, 1 le 15 août et 2 le 16 août 1994, 1 immature  du 27 juin au 14 août 1995, 1 le 19 mai 1996, 1 les 26 et 28 juin 1997, 1 le 6 juillet, 1 le 9 août 1997,  1 du 31 août au 2 septembre 2009, 1 le 12 septembre 1994. Les  migrateurs de printemps sont à l’inverse maintenant devenus plus rares : 1 du 23 mars 2003 au 20 avril 2003, 1 le 4 avril 2015, 1 le 12 mai 2021.

D’un point de vue de son biotope, ce chevalier se reproduit dans les marais et la taïga du centre de l’Eurasie, de l’est de la Biélorussie au lac Baïkal. Stagnatile vient du latin stagnatilis signifiant “étang d’eau non courante”. Il niche en petites colonies ou seul, à proximité de l’eau, sur un monticule tapissé d’herbes sèches. La femelle y pond trois à cinq œufs que les deux adultes couvent à tour de rôle. Les juvéniles seront capables de se reproduire dès l’année d’après.

Le Chevalier stagnatile balaie le fond de l’eau en sondant la vase à la recherche de néréis (vers de vase) et d’insectes. Habituellement solitaire, il peut être aperçu sur les zones riches en nourriture en compagnie d’autres échassiers. C’est un grand migrateur passant par l’est de l’Europe et hivernant en Afrique de l’Est et dans le sud du Moyen-Orient

Texte et illustration : Foucauld Bouriez 

 

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