La belle parasite

C’est en arrivant sur le Parc, dans la panne dunaire face au pavillon d’accueil, que vous pourrez observer cette discrète fleur aux couleurs peu habituelles et à l’odeur de girofle, l’Orobanche du gaillet (Orobanche caryophyllaceae).

Cette petite plante pousse en milieux sableux. Elle peut mesurer entre 15 et 60 cm et possède une quinzaine de fleurs de couleurs jaunes voire rosées se trouvant à l’aisselle de ses feuilles. Celles-ci sont réduites puisqu’elles sont sous forme d’écailles. L’Orobanche fleurit entre mars et juin. Elle est d’autant plus discrète qu’elle n’est visible à la surface du sol que lors de cette période de floraison.

Ses couleurs pâles sont dues à son mode de vie particulier. En effet, l’Orobanche est une plante holoparasite, c’est-à-dire qu’elle ne possède pas de chlorophylle et ne réalise donc pas de photosynthèse. Elle survit grâce à l’hôte qu’elle parasite, ici le gaillet dont elle est complètement dépendante. L’Orobanche se fixe à son système racinaire grâce à un organe spécialisé : l’haustorium. C’est par cet organe qu’elle prélève directement depuis les vaisseaux de son hôte, sels minéraux, eau et matières carbonées.

Ses graines présentes dans le sol ne vont germer qu’en présence de molécules émises par les racines de la plante hôte. La durée de vie des graines est plutôt longue, environ 10 ans. Malgré cela, elle n’est pas une espèce menacée en France, mais elle est considérée comme en danger sur le territoire picard.

Texte et illustrations : Lucie Ligault