Dame Phalarope à bec large

Le 4 juin dernier, une visiteuse de marque s’est invitée en baie : une femelle de Phalarope à bec large, qui nous a fait la joie de se montrer dans son magnifique plumage nuptial ! Quelle chance de la voir sur les flots, becquetant sa nourriture autour d’elle en nageant frénétiquement ! Le cadeau de la pluie et du vent…

En effet, les données printanières de cet oiseau sont exceptionnelles en France, puisqu’il migre généralement au large de nos côtes. Lors de fortes tempêtes d’Ouest, les observateurs les plus chanceux peuvent admirer les rares individus que les bourrasques ont rabattu vers le littoral.

Une fois n’est pas coutume, chez cette espèce, c’est la femelle qui arbore les plus vives couleurs : calotte noire, côtés de la tête blanc pur, gorge gris ardoise, ventre roux orangé, manteau brun flammé de liserés crème… Aucune confusion possible ! Le mâle, en revanche, possède un plumage nettement plus discret. Ce dimorphisme sexuel est suffisamment rare pour être souligné !

En effet, sur les 900 espèces d’oiseaux présentes en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, seules 5 possèdent ce caractère “inversé”, grâce auquel la femelle peut se targuer d’être plus belle que le mâle : le Phalarope à bec large, son cousin à bec étroit, le Phalarope de Wilson, le Pluvier guignard et la Rhynchée peinte.

Les différences de plumages se reflètent dans la distribution des tâches reproductives : chez ces oiseaux, c’est Monsieur, en “tenue de camouflage”, qui assume seul la couvaison. Ainsi, quand Dame Phalarope arrivera sur son site de nidification arctique vêtue de sa parure nuptiale chatoyante, elle se pavanera, poitrine bombée et cou tendu ; elle poursuivra tout mâle qui s’envolera, jusqu’à ce qu’un partenaire, séduit par son ballet, accepte de la féconder. Elle déposera alors quatre œufs dans une cuvette choisie par lui. À peine la ponte effectuée, elle rejoindra les autres femelles, et repartira vers ses quartiers d’hiver dès début juillet, laissant son “conjoint” éphémère s’occuper seul de la future nichée !

To the happy few…

Texte : Cécile Carbonnier

Illustration : Alexander Hiley

1 réponse
  1. didier.saintyves dit :

    effectivement,nous avons photographié une femelle de phalarope à bec large le 01 juin à la marée descendante à la limite des bouées de la réserves naturelles à la maye.
    Celle ci c’est laissée photographier à 5 mètres alors qu’elle était occupée à se nourrir dans une flaque d’eau.Quand nous sommes partis, elle était toujours au même endroit comme ci rien ne s’était passé.
    Si vous voulez des photos, donnez moi une adresse mail ou je peux les envoyer .
    Merci

Les commentaires sont désactivés.