Une nouvelle espèce au Parc : la Biche (pas la maman de Bambi) !
La Biche ne désigne pas seulement un des plus grands cervidés d’Europe, c’est aussi le plus gros coléoptère de notre région ! C’est la femelle de Lucanus cervus, ou plus simplement le Lucane cerf-volant. La première de l’histoire du Parc a été observée le 25 juillet, tout proche du poste 1.
Les Lucanes cerfs-volants adultes sont de couleur noire à bordeaux, avec des élytres brillants, et peuvent mesurer jusqu’à 9 cm. Le mâle est très facilement reconnaissable à ses mandibules très développées qui font penser à des bois de cerf, d’où son nom de “cerf-volant”. La femelle, quant à elle, possède des mandibules plus petites mais plus puissantes : ce n’est donc pas la taille qui compte chez les Lucanes.
Les mandibules des mâles leur servent à lutter contre les autres mâles pour l’accès aux femelles, et à maintenir leur partenaire lors de l’accouplement. Les combats entre mâles vont rarement jusqu’à la mort, et le “gagnant” se contente de repousser le prétendant. Les mandibules puissantes des femelles leur permettent de creuser dans du bois mort ou des souches pour y pondre.
La vie adulte des Lucanes cerfs-volants est courte, de l’ordre de quelques mois entre mai et août, mais leur vie sous forme de larves saproxylophages (qui se nourrissent de bois en décomposition) peut durer plusieurs années. Ce sont des gros vers blancs qui mesurent jusqu’à 8 cm et qui peuvent être confondus avec des larves de Hanneton commun (Melolontha melolontha) ou de Cétoine dorée (Cetonia aurata).
Même si les Lucanes préfèrent en général les forêts de feuillus, notamment de chênes, ils peuvent vivre dans des jardins et des parcs urbains tant que des souches ou des arbres morts sont présents pour nourrir les larves. La gestion forestière et la disparition de ces arbres en décomposition entraînent une régression de l’espèce au niveau européen.
Les lucanes ont un avantage de taille – littéralement – par rapport à d’autres espèces d’insectes : leur corps imposant les rend très visibles, donc les données concernant leur répartition sont relativement faciles à collecter. Présent dans toutes les régions de France, ce coléoptère est considéré comme quasi menacé en Europe, sur la liste rouge UICN, où il bénéficie d’une protection légale (Directive Habitats-Faune-Flore), d’où l’importance de la découverte de cet individu sur le Parc.
Texte : Ombeline Duval / Illustrations : Ombeline Duval, Maxim Laurin