Naissances chez les Grèbes à cou noir

Une petite colonie de 14 couples de Grèbes à cou noir s’est installée très rapidement le long des berges du poste 2 pourtant en eau saumâtre. Comme à son habitude, cet oiseau cherche le contact des colonies de laridés comme protection contre les prédateurs, leur alerte permettant aux adultes de mettre des algues sur leurs œufs avant de quitter le nid et d’aller à l’eau. Les nids sont très proches les uns des autres et formés d’une modeste plateforme de végétaux construits “à la va-vite”. Après une incubation de 22 à 25 jours, les poussins sombres à rayures de pyjamas passent souvent beaucoup de temps sur le dos des deux parents. Plus que du poisson, la base du régime alimentaire est constituée de têtards et de larves d’insectes aquatiques. 

Cette notion forte et stimulante de colonie explique sûrement la difficulté d’installation des couples isolés sur les autres postes. Le Grèbe à cou noir est peu abondant en France (où il est apparu comme nicheur qu’en 1909) avec seulement 2000 couples, principalement en Brenne, Dombes et Sologne. Il niche pour la première fois en Picardie en 1983 avec trois couples dans le marais de Rue. Ce sont les lieux artificiels comme les bassins de décantation encore en activité ou bien reconvertis, comme les sites de Grand Laviers et de Thumeries, qui sont devenus des lieux de nidification importants dans les Hauts-de-France pour ce bel oiseau aux yeux rouges entourés de favoris d’or.

Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Maëlle Hello, Nathanaël Herrmann, Eugénie Liberelle