Les premières grandes marées…

La semaine du 10 septembre fut celle des marées d’équinoxe, avec sa valse d’averses, de coups de vent et d’accalmie, entre gris et lumières magiques. Après la période estivale de sécheresse, le reposoir de marée haute du poste 4 était partiellement hors d’eau. Près de 4500 Huîtriers pies ont pu s’y poser juste avant la pleine mer. Les Courlis cendrés au nombre de 1467 les ont suivis dédaignant l’habituel poste 7 avec la grande prairie et les bancs de sable en berge pourtant bien découverts. 

N’oublions pas qu’un reposoir de marée haute est choisi avec autant de précision qu’un bon lieu de gagnage ! Les oiseaux y pratiquent les activités de confort (toilette, repos, sommeil, liens sociaux) indispensables à leur métabolisme et difficiles à effectuer lorsqu’à marée basse toute l’énergie est consacrée à la recherche de nourriture sur les vasières.

Grands Gravelots, Bécasseaux variables, minutes, maubèches et cocorlis – ces derniers au nombre de 28 juvéniles, effectif important que l’on n’avait pas atteint depuis longtemps – étaient aussi au rendez-vous. En arrière-plan se tenaient 4 espèces de goélands, et le stationnement habituel de Barges à queue noire qui fréquentent le Parc hors contexte des marées. Quelques Barges rousses étaient aussi mélangées dans le “troupeau” de Courlis cendrés. Les envols ont été fréquents avec les passages réguliers du Balbuzard, l’attaque d’un petit mâle juvénile de Faucon pèlerin, les éperviers et Busard des roseaux en migration.

Si le nombre de juvéniles d’Huîtriers pie semblait bien important, laissant présager une bonne reproduction, cela ne semble vraiment pas le cas des Courlis cendrés avec une nette proportion d’adultes. De nombreux Huîtriers pie étaient porteurs de bagues couleur, programme de suivi mis en place aux Pays-Bas pour une espèce certes encore abondante, même en pleine évolution avec la baisse des ressources alimentaires dans les milieux estuariens.

Toute l’Europe était ainsi  “entassée” sur ces quelques mètres carrés de sable et de vasières, de la Sibérie à l’Islande en passant par la Laponie ou les polders hollandais et belges. Diversité presque aussi large et mouvante dans les postes d’observation ou appareils photo, livres et applications, longue-vue, amateurs ou experts d’un jour étaient réunis pour le plaisir des yeux.

Texte : Philippe Carruette / Illustrations : Jean Bail

1 réponse
  1. Delebarre
    Delebarre dit :

    Toujours passionnant ces articles, merci
    Hier j’ai pris en photos un couple d’huitriers pies bagués entre quend et la pointe de st quentin en tourmont.

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