D’où viennent les Avocettes nicheuses sur le Parc ? 

On sait grâce aux opérations de baguage sur les colonies nicheuses européennes que l’Avocette élégante est une espèce à fort comportement philopatrique : chaque année, quel que soit le résultat de la reproduction, les oiseaux reviennent sur leur site de nidification. 

Il faut dire que les milieux pionniers favorables à l’espèce sont très limités ; 70% des colonies d’Avocettes françaises sont sur des sites protégés avec des milieux plus ou moins gérés par l’Homme. Il faut vraiment que les échecs lors de la couvaison ou de l’élevage des poussins se multiplient – prédation, submersion des nids, stress alimentaire… – durant de nombreuses années pour que la colonie disparaisse totalement. 

Heureusement (la nature est bien faite !) les adultes ont une longévité forte atteignant jusqu’à plus de 25 ans. De plus, ils peuvent faire une couvée de remplacement quand la première est détruite au stade de l’incubation.

Grâce au baguage couleur des poussins sur certaines colonies, on sait que de nombreux oiseaux adultes remontent précocément en été (dispersion postnuptiale) depuis les colonies de Loire-Atlantique. Un oiseau bagué poussin le 20 juin 2008 à Saint Molf tente ainsi de nicher sur le parc le 8 juillet 2012 !

À une autre extrémité dont le centre est le Parc, des oiseaux nicheurs sont originaires des Pays-Bas. Un oiseau bagué poussin à Wommeles (Groningen) niche au Marquenterre le 2 juin 2021. Un mâle bagué poussin le 7 juin 2019 à Lihoijen au sud d’Utrecht et nicheur en 2022 aux Pays-Bas, se reproduit au Parc en 2024 et 2025.

Le baguage couleur permet aussi de savoir que des oiseaux nicheurs au Parc vont hiverner en Espagne en Andalousie à Veta de Palma.

Texte : Philippe Carruette / Illustration : Alexander Hiley

0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *