Bon vent les jeunes !

Non, ce ne sont pas les jeunes guides du Parc qui auraient déjà terminé leur riche saison au Marquenterre, mais “juste” la sortie du nid de nombreux passereaux. Ils ont généralement tous la chance d’être nourris encore quelques jours par les deux parents qui vont se partager la nichée.

Certains, comme les jeunes Mésanges à longue queue, vont rester en famille, mais pour la majorité des espèces, chaque juvénile devra prendre rapidement son indépendance, trouver un espace vital, apprendre à capturer efficacement ses proies et partir ensuite en migration sans les parents pour les espèces “voyageuses”.

Moineau domestique juvénile

On est souvent surpris par la bonhomie attendrissante de ces jeunes, avec leurs commissures et leur aspect duveteux. Comme pour tout “bébé “, leurs mimiques, expression et aspect (cris, battements bourdonnant des ailes…) sont un moyen matériel mais aussi émotionnel d’attirer l’attention des parents, et donc de réduire toute agressivité potentielle. L’indifférence n’est pas de mise dans la nature !

Troglodyte mignon juvénile

Il n’est ainsi pas étonnant de voir, dans une colonie non stressée, des jeunes Avocettes sous des Mouettes rieuses en train de couver, ou des poussins de Mouettes rieuses se retrouver sous leurs voisines mélanocéphales ! Néanmoins tous ces jeunes auront un début de vie très difficile : leur abondance, leur communication très remarquée et leur manque d’expérience en feront des proies privilégiées pour nombre de prédateurs… qui, eux aussi, ont des petits à nourrir.

Poussin de Mouette rieuse sous une Avocette élégante

Texte : Philippe Carruette

Illustrations : Pierre Aghetti, Philippe Carruette, Cécile Carbonnier