Le « vilain » petit Coucou

Cela fait déjà quelques semaines que nous n’entendons plus le chant caractéristique du Coucou. Et pourtant, ici dans le Parc du Marquenterre, la densité de Coucou gris y est importante. Pour ces oiseaux, il est temps de migrer et les adultes – notamment les mâles – sont déjà repartis vers leur lieu d’hivernage en Afrique centrale et du Sud. Malgré ce départ en migration, le Coucou est encore présent à nos latitudes. En voici la preuve : un jeune coucou de deux semaines élevé avec succès par ces parents adoptifs, un couple de Rousserolle effarvatte.

Revenons sur la particularité de ces insectivores friands de chenilles… Les femelles ont la capacité de parasiter les nids des autres oiseaux en y allant pondre leurs œufs. Elles vont ainsi se spécialiser dans le parasitisme d’une seule espèce. Avant la ponte, la femelle coucou va épier sa cible pour repérer son nid. Elle n’a qu’une dizaine de seconde pour gober ou prendre un œuf présent dans le nid et pondre son propre œuf qu’elle a su adapter à la taille et à la couleur des œufs des parents adoptifs (en un peu plus gros tout de même !). Une mission délicate pour cette femelle qui peut pondre jusqu’à 22 œufs dans 22 nids différents.

Dès son éclosion, le jeune coucou ne va pas supporter le moindre contact sur sa peau durant environ 48 heures et va expulser du nid tous les intrus (œufs, poussins ou tout corps étranger). Les parents adoptifs vont alors se démener pour nourrir cet oisillon géant qui restera au nid une vingtaine de jours. Par la suite, étant trop gros pour rester dans le nid, il quémandera sa nourriture sur une branche et pourra s’envoler à l’âge de 4 semaines. Les espèces les plus parasitées sur le Parc sont les Rousserolles, l’Accenteur mouchet et le Pipit farlouse.

Texte : Jennifer Martin – Photos : Jennifer Martin, Philippe Carruette