Des radeaux vivants de Canards souchet…

Un comportement particulier a été observé sur les plans d’eau du Parc : un ballet frénétique de Canards souchet tournoyant sur eux-mêmes.

Cette ronde en apparence désordonnée, a pourtant un objectif bien précis…attraper le maximum de petits animaux planctoniques en suspension dans l’eau. La gestion des niveaux d’eau sur le Parc, maintenue à un niveau bas momentanément, donne lieu à ce phénomène. La remontée du plancton lorsque les mares sont de nouveau alimentées par les eaux créent alors de fortes concentrations, vite repérées par les oiseaux.  Ces remontées d’eau appelées « upwelling » en anglais sont régulièrement observées sur les océans lorsque des vents très forts poussent les eaux de surface. Un effet d’aspiration permet aux eaux de profondeur chargées de nutriments de remonter.

Les Canards souchet accentuent ce phénomène avec cet effet « toupie » qui doit favoriser cette remontée du plancton. Ce magnifique canard a de plus, un bec bien particulier. Il est composé de sortes de fanons permettant de filtrer de façon optimale la nourriture de petit calibre. Son ancien nom « louchard » connu notamment à Hénin Beaumont témoigne de la forme de son bec : un bec comme un « louchet » utilisé pour creuser dans les tourbières…au fil du temps, le « l » se serait transformé par confusion en « s » ! Bref… le bec idéal pour exploiter ce filon peu accessible aux autres canards !

Photo: Mickaël Batel

1 réponse
  1. delaby dit :

    bonjour,
    j’ai pu observer pendant le froid de janvier ce « manège » de toupie avec une vingtaine de souchets et je cherchais à savoir sur internet si il y a eu d’autres observations. Je vois que vous l’avez constaté également.
    Mais c’est en hiver avec un clair d’eau libre sur un lac bien gelé : le lac du Héron à Villeneuve d’Ascq. Je pense que la technique des souchets est de créer un tourbillon synchronisé avec leurs pattes qui remonterait effectivement les éléments nutritifs de la vase à la surface. Un peu comme un siphon de lavabo ascendant.
    J’ai pu observer aussi des chipeaux et des siffleurs « parasites » des foulques. Ils attendent que ceux-ci ramènent dans leur bec des algues à la surface pour partager le fruit de leurs recherches. Les chipeaux étaient tellement en couple avec chacun son foulque que j’ai pensé à des parades nuptiales contre nature. Mais non c’était bien le partage de la bouffe qui rapprochait les deux espèces. Il y a environ une centaine de chipeaux sur le lac du héron et ils ont tous le même comportement envers les foulques.
    Voilà de petites observations terrain comme on aime faire.
    Bien cordialement.
    Patrice Delaby

Les commentaires sont désactivés.