Plongée dans les plans d’eau du Parc…

Vous l’avez peut-être déjà aperçue durant une de vos balades au Marquenterre, en portant votre regard vers une mare ou un fossé inondé. Elle est bien souvent la proie des hérons, grèbes et autres oiseaux piscivores…

Ce petit carnivore si particulier, c’est l’Épinoche à trois épines (Gasterosteus aculeatus) ! Elle tient son nom des nombreux aiguillons défensifs présents sur son corps, et notamment des grandes proéminences pointues, au nombre d’une à quatre, précédant la nageoire dorsale. La taille moyenne de cette espèce va pour les femelles de 3,5 cm à 12 cm. Les mâles, beaucoup plus petits, mesurent quant à eux seulement 2 à 5 cm. On la retrouve sur la quasi-totalité du territoire français, dans les étangs, les marais, les rivières de plaine et même les estuaires.

Mais c’est surtout la reproduction, appelé frai chez les poissons, qui rend cette espèce si atypique ! Le mâle arbore alors des couleurs particulièrement éclatantes. Il est facilement identifiable à l’iris de l’œil bleu marine, à sa gorge, son ventre et ses flancs rouges, ainsi qu’au dos d’un vert bleu métallique. De mars à juillet, celui-ci va s’atteler à la construction d’un nid presque exclusivement constitué de débris végétaux, agglomérés par une colle produite grâce à une glande interne. Le domicile familial sera alors placé au centre d’un petit territoire, défendu vigoureusement contre tout intrus.

Le mâle va ensuite accueillir parfois plusieurs femelles, celles-ci déposant leurs œufs dans son nid. Plusieurs centaines d’ovocytes pourront y être pondus, et seront fécondés puis oxygénés par monsieur, les ventilant à l’aide de ses nageoires pectorales. Les alevins vont naître quelques jours après, et seront protégés par l’adulte durant une semaine, jusqu’à leur complète autonomie. Les jeunes se disperseront ensuite dans la végétation, où ils pourront alors se délecter de petits animaux : invertébrés, larves d’insectes…

Grèbe castagneux ayant pêché une épinoche, Dominique Artis

Particulièrement peu exigeante en terme d’habitat, et pouvant s’adapter à des surfaces très restreintes, l’épinoche à trois épines est logiquement présente sur presque tous les plans d’eau du Parc. Alors n’hésitez pas à jeter un coup d’œil avec vos jumelles, qui sait…

Texte : Léandre Combe

Illustrations : Léandre Combe, Dominique Artis