Histoire de Faisan

Point de sortie en ce moment sur le Parc sans rencontrer un Faisan de Colchide en train de défendre son territoire ou de se “promener” avec quelques poules – s’il est un coq dominant – au plumage bien plus discret. Familier des champs et des lisières de bois, visible surtout à l’automne, on oublie alors de le regarder, le considérant comme un oiseau “banal”. Pourtant en tant qu’espèce introduite, son histoire est bien plus longue que beaucoup d’autres… même s’il y a des chances qu’il provienne d’un relâcher d’élevage tout récent.

À l’origine le Faisan de Colchide – la Colchide est une région d’Arménie à l’est de la Mer Noire – niche naturellement du Caucase à la Corée, en passant par le Japon et la Chine. Les 52 espèces de faisans sont en effet tous asiatiques. Il fut introduit en France, en Italie et en Allemagne dès l’époque romaine comme oiseau d’ornement… et “invité” de marque aux fameuses orgies ! Mais c’est vraiment à partir du Moyen Âge et de la Renaissance qu’il s’est répandu en Europe.

Sa grande plasticité écologique lui a permis de coloniser tout le continent hormis les zones d’altitude et l’Europe du Nord et méridionale. Il sait tout aussi bien s’adapter aux milieux forestiers, qu’au bocage ou aux zones humides. Les adultes se nourrissent essentiellement de végétaux, mais on les a déjà vu capturer des batraciens comme le Crapaud commun.

Les dunes et marais du Marquenterre semblent parfaitement lui convenir et plusieurs couples nichent chaque année naturellement sur le Parc. C’est une des rares espèces que l’on peut considérer comme vraiment sédentaire.

Texte : Philippe Carruette

Illustrations : Alexander Hiley, Philippe Carruette