Des pourceaux sur le Parc.

Pas d’inquiétude, il n’y a pas de bêtes roses à groin ou de hordes de malveillants qui balancent leurs déchets en bord de route qui sont arrivés sur le Parc du Marquenterre ! C’est juste une étrange chenille qui traverse le sentier près de la Maison du Parc : c’est celle du Grand Sphinx de la Vigne (Deilephila elpenor) dont la chenille est aussi baptisée… Grand pourceau ! Son aspect est en effet bien étrange. Quant on la touche,  elle peut tout aussi bien affiner sa tête à la manière d’un serpent très réaliste, la balançant de gauche à droite. Elle peut aussi la gonfler pour bien mettre en valeur les ocelles comme des yeux bien sévères ! Bien entendu notre bluffeuse est totalement inoffensive ! Elle est active en août et se nourrit sur le site sur les gaillets, épilobes, salicaires, plantes nombreuses sur le bas marais (et non il n’y pas de vigne sur le Parc !).

Elle se différencie de celle du Petit Sphinx de la vigne par la présence bien visible de la corne postérieure typique des sphinx. Quant elle est toute marron comme sur la photo, elle est à son dernier stade larvaire et sa « randonnée » sur le sentier était une recherche d’un endroit pour se métamorphoser en chrysalide dans le sol. Le papillon est superbe avec sa grande taille (jusqu’à 65 mm d’envergure pour les femelles) et ses nuances fragiles de rose pâle et vert tendre. Une vraie aquarelle vivante ! Quant à Elpenor que l’on retrouve dans son nom latin, c’était un compagnon de voyage d’Ulysse et il s’est vu transformé… en cochon par la magicienne Circé de l’île grecque d’Eéa. La boucle est bouclée… !

Texte : Philippe Carruette – Photo et vidéo : Gaëlle Micheli.